La France et l’Afrique (II) Les contradictions africaines
Lorsque nous pensons à l’Afrique et aux jeunes États qui viennent de s’y former, nous avons tendance à considérer qu’ils sont tous semblables, qu’ils se trouvent tous placés devant les mêmes problèmes, qu’ils sont tous dotés des mêmes potentialités, qu’ils sont tous poussés par les mêmes aspirations, qu’ils sont tous en instance des mêmes crises de croissance. Cette vision globale de l’Afrique est à la fois exacte dans certaines de ses données, et profondément erronée dans d’autres.
Connaîtrions-nous mieux l’Afrique que nous ne la connaissons, nous hésiterions encore à décider si les facteurs d’unité l’emportent sur les facteurs de diversité, ou réciproquement, ou bien encore s’ils s’équilibrent. L’Afrique est pleine de contradictions. Il est banal et tentant de la comparer à un adolescent qui traverse l’âge difficile au-delà duquel s’épanouit la maturité ; ou mieux à un groupe d’adolescents, vivant la même expérience, mais dans lequel chacun présente un cas individuel différent et semblable à la fois à celui de ses voisins. D’où la difficulté de « la mettre en formule », et la vanité d’une telle tentative.
Par quoi les peuples africains se sentent-ils solidaires ? En quoi se sentent-ils différents ? Dans quelle mesure les sentiments de solidarité ou de diversité leur imposent-ils leur comportement devant la Communauté, et plus généralement, devant les questions mondiales ?
Il reste 94 % de l'article à lire