L’Occident doit relever aujourd’hui un véritable défi, défi qui peut s’exprimer, d’un côté, de façon négative : comment survivre, et de l’autre, de manière positive : comment continuer à enrichir et développer notre grande civilisation occidentale.

J’ai puisé le titre de ma conférence chez l’historien Arnold Toynbee qui soutient qu’une civilisation survit si elle répond, si elle réagit aux demandes, au défi de son époque. Je pense que l’ère dans laquelle nous vivons actuellement est une de celles qui exigent une action de notre part si nous voulons survivre ; autrement, nous irons rejoindre le défilé des civilisations disparues de Toynbee qui sont restées sourdes aux demandes de leur époque. La question est de savoir si nous nous évanouirons dans une explosion radioactive ou un faible cri d’incompétence.

Tournons-nous vers la question positive parce que, à mon avis, c’est la plus importante. Pouvons-nous poursuivre indéfiniment la double tâche de nous civiliser et d’aider à civiliser le reste de l’humanité ? Lord Keynes, le célèbre économiste britannique, a déclaré que nous étions les gardiens, non de notre civilisation, mais seulement de l’avenir de cette civilisation. Celle-ci se développe constamment et nous devons travailler à conserver et transmettre aux générations futures l’héritage de nos ancêtres.