Énigmes guinéennes
Le 18 mai dernier, M. Telli Diallo, ambassadeur de Guinée à Washington, s’entretint longuement avec le sous-secrétaire d’État Douglas Dillon, chef du Département d’État en l’absence de M. Herter. Il avait reçu mission de lui faire un compte rendu détaillé d’un « monstrueux complot conçu, dirigé et organisé de l’extérieur contre le gouvernement guinéen ». D’importants dépôts d’armes auraient été découverts près de la frontière séparant la Guinée du Sénégal et de la Côte d’Ivoire, tandis que des « citoyens français » et des « aventuriers » auraient été arrêtés.
Il semble qu’une « psychose du complot » sévisse en Guinée. Le 20 avril, M. Sékou Touré, président de la République, au cours d’un vaste rassemblement organisé à Conakry par le parti démocratique, avait déjà annoncé l’existence d’un « complot contre-révolutionnaire tendant à faire échouer la mise en pratique du plan triennal et l’indépendance économique du pays » ; il lançait, en même temps, un appel à la vigilance des membres du parti dont il est le secrétaire général, révélait plusieurs arrestations et affirmait que la Guinée était l’objet d’une « tentative d’étouffement venue de l’extérieur ». Il faisait déjà allusion à des mesures militaires agressives en Côte d’Ivoire et au Sénégal.
Ces affirmations furent démenties par le gouvernement français et M. Senghor, président de l’Assemblée fédérale du Mali, invita M. Sékou Touré à venir inspecter la frontière pour constater qu’il n’y était fait aucun préparatif militaire.
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