Un aspect du problème colonial en Algérie
La « Question indigène », comme on disait dans les polémiques du siècle passé, est aussi vieille que la conquête de l’Algérie. Elle a plusieurs fois changé de face avec le temps, et elle est passée par des phases successives, qui ont chacune leur physionomie propre. Nous traversons en ce moment une de ces crises. Il ne faut pas nous contenter d’y voir seulement une de ces innombrables répercussions de la guerre mondiale, qui n’épargnent pas les parties de la planète où la bataille n’a pas fait rage. La crise actuelle était en gestation avant l’ouverture des hostilités. Je voudrais, à l’aide des méthodes qui sont celles des géographes dans leurs enquêtes, tenter d’en éclairer un des aspects fondamentaux.
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Le groupe humain, dont il s’agit, n’habite qu’une partie, la meilleure, mais non la plus grande, du territoire de l’Algérie. On parle trop souvent de cette colonie comme s’il s’agissait d’un pays homogène. L’Algérie comprend des parties qui, bien que juxtaposées, offrent des conditions de vie aussi dissemblables que le sont, par exemple, celles de la France et celles de la Laponie.
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