Le réformisme de l’islam en Afrique noire
L'islam noir que le voyageur rencontre dans les villages d’Afrique paraît bien être encore le bon vieil Islam noir tolérant et ignorant que nous avons, volontairement ou non, favorisé pendant cinquante ans d’administration directe, mais dans les villes et les centres culturels, on constate, depuis quelques années un état d’esprit nouveau, agressif, qui remet en cause les fondements mêmes de l’Islam noir.
Ce qui faisait l’originalité de l’Islam noir, du Sénégal au Tchad, est violemment critiqué par tout un groupe de lettrés. Ceux-ci s’attaquent aux puissantes confréries et à leurs chefs vénérés, ils stigmatisent l’ignorance honteuse des maîtres d’école, ils ridiculisent les porteurs d’amulettes et prêchent un retour à la pureté originelle.
De tels courants sont fréquents en milieux musulmans : les Arabes y répondent volontiers par goût de l’absolu, mais la mentalité des peuples noirs semble moins susceptible d’approuver ces périodiques retours en arrière.
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