L’Iran, État-clé du Moyen-Orient
L’évolution de la situation économique et politique en Iran a donné, ces temps derniers, de telles inquiétudes que certains observateurs ont pu craindre que ce pays ne devienne, une fois de plus, l’un des principaux points névralgiques dans le conflit Est-Ouest et que sa participation au CENTO — l’OTAN du Moyen-Orient, qui remplaça le Pacte de Bagdad après la défection de l’Irak — ne soit sérieusement compromise.
Carrefour de terres, de peuples et d’influences, l’Iran a conservé à travers les siècles sa physionomie propre. Entre l’Europe et l’Asie, il est la charnière qui fait communiquer entre eux de nombreux pays. Au Nord, il est bordé par la Turquie, la Caspienne, l’U.R.S.S. (1), à l’Est par l’Afghanistan et le Pakistan, au Sud par le golfe Persique — face à l’Arabie Séoudite — et la mer d’Oman, à l’Ouest par l’Irak. Le relief ne facilite pas les communications au sein de ce vaste pays de 1 645 000 kilomètres carrés : trois fois la superficie de la France.
Les invasions amenèrent de nombreuses races sur le plateau central, mais les Persans prédominent ; on trouve aussi des Kurdes à l’Ouest, des Turcomans dans les provinces caspiennes, des Turcs en Azerbaïdjan, enfin des Mongols, des Arabes et des Arméniens. Le persan est la langue officielle, mais la plupart des grandes minorités ont conservé leurs propres idiomes. La diversité est la même sur le plan religieux : la religion d’État est l’Islam shiite, qui se sépare de l’orthodoxie musulmane sunnite par quelques points de droit ; il y a de nombreuses sectes particulières ainsi qu’un petit nombre de chrétiens et de juifs.
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