Chine, puissance atomique
Il se pourrait que la première explosion d’une charge atomique chinoise ait lieu au cours des vingt prochains mois. Cette nième Puissance que l’opinion publique mondiale condamne et qui inquiète toujours les n — 1 Puissances qui l’ont précédée dans la même voie ne serait plus la France mais la Chine.
Les spécialistes estiment que cette expérience initiale sera suivie de bien d’autres et que, dans ce domaine, Pékin conduira ses plans à vive allure. Vers 1966 ou 1967 la Chine communiste disposerait de l’embryon d’une force atomique, utilisable sur courtes distances seulement puisque l’allonge lui ferait défaut en raison des limitations des « véhicules porteurs » alors disponibles. À cette date débuterait une première phase au cours de laquelle Pékin ne pourrait intervenir nucléairement qu’à moins de 1 000 ou 1 500 km de ses frontières. La Chine serait alors une puissance atomique « locale », c’est-à-dire que son domaine d’action serait limité à l’Asie. La seconde phase, celle qui correspondrait à la mise sur pied d’une force nucléaire capable d’être appliquée à grande distance, c’est-à-dire jusqu’aux antipodes, commencerait beaucoup plus tard, peut-être vers 1972 ou 1975.
En raison des incertitudes qui marquent forcément cette seconde phase, on se bornera à n’évaluer ici que les incidences de la première.
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