Mauritanie, Nations unies… et marchandages planétaires
La Mauritanie vient donc, enfin, d’entrer aux Nations Unies le 27 octobre 1961, non sans mal ni maintes péripéties, après avoir dû faire antichambre pendant onze mois, alors que les autres jeunes Républiques africaines, y compris l’ancien Congo belge, si peu affermie qu’ait été sa situation intérieure, avaient été admises sans coup férir en 1960. C’est sans doute là l’un de ces paradoxes qu’il arrive parfois à l’Histoire d’avoir à enregistrer.
Voici le Maroc qui, sa propre indépendance une fois obtenue, lance une offensive diplomatique de grand style pour en dénier le privilège à la Mauritanie, à laquelle son seul titre de République islamique, pouvait normalement faire espérer d’être traitée en sœur. Voici l’URSS qui, au moment même où elle poursuivait, devant l’ONU, une ardente campagne en faveur de la décolonisation, oppose, à brûle-pourpoint, son veto à l’admission de la dernière née (à l’époque) des Républiques africaines. Voici enfin que figurent, au nombre des quatorze opposants dans le vote du 27 octobre, non plus l’URSS qui s’est contentée de s’abstenir, mais tous les membres de la Ligue Arabe, la Tunisie seule exceptée. Comment s’expliquent, ou se justifient, de telles apparentes contradictions ? Et comment se posait la question ?
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