La Lune, base de l’arme absolue
Le 12 septembre 1959 — date mémorable — le vaisseau spatial russe Lunik II lancé contre l’Astre des Nuits, atteignait celui-ci au tiers de son diamètre. C’était le premier pas sur la voie de la conquête de la Lune, problème fabuleux qui entretenait chez les penseurs des temps les plus reculés, un espoir alors chimérique.
En effet, à peine savait-on ou admettait-on que la Terre était ronde que notre vieux satellite était déjà l’objet de convoitises terrestres. Au XVIIe siècle, un certain Jean Beaudouin n’avait-il pas écrit un roman intitulé « Voyage fait au monde de la Lune par Dominique Gonzalès ». À la fin du XIXe siècle, dans une très jolie fiction, Edgar Poë, poète de l’univers, imaginait une sorte de ballon pour atteindre notre éternel compagnon. Mystère et merveilleux enveloppaient encore, comme on le voit, ces constructions de l’esprit et il fallut attendre Jules Verne pour connaître, avec quelques fantaisies certes mais aussi une certaine vraisemblance, le côté concret du problème, à la faveur d’une action située aux États-Unis d’Amérique, dans les années 1880, au sein du « Gun Club », avec son président Barbicane et son conseiller technique Michel Ardan, un Français bien entendu. D’autres auteurs célèbres sinon illustres ne dédaignèrent point d’aborder le genre : J.-H. Rosny se compte parmi ceux-là avec les « Compagnons de l’infini » et la création des termes « Astronaute » et « Astronautique ». Précisons cependant que c’est à Mars et non à la Lune, à son sens déjà démodée, qu’il avait consacré son œuvre.
Mais pour nous, en cette deuxième moitié d’un vingtième siècle étourdissant, il nous faut commencer, par l’astre des nuits, la course désormais ouverte dans le champ des étoiles. Compte tenu des progrès extraordinaires de la science et de la technique, en matière d’engins spatiaux, cette tentative et sa réussite ne sauraient plus tarder.
Il reste 94 % de l'article à lire