La défense civile aux États-Unis
Même pour le touriste chevronné qui ne compte plus ses traversées, l’arrivée à New York constitue, en termes d’imprésario, un « spectacle de choc ». Sons, couleurs, gigantisme, vitesse se combinent en émotions puissantes auxquelles nul ne demeure insensible.
L’étonnement subsiste une fois quittée la ville : les colossales artères se croisent, dessus, dessous, enjambant les fleuves, trouant les collines de leurs six ou huit voies jumelées, jalonnées d’affiches bariolées aux dimensions insolites. Si notre voyageur a la curiosité d’observer ces affiches, il ne peut manquer d’être frappé par la fréquence de certains panneaux l’avertissant qu’en cas d’attaque, l’itinéraire emprunté serait réservé aux besoins de la défense.
La multiplicité de ces panneaux, leur dissémination sur une très large portion du réseau routier, revêt un caractère obsessionnel que l’observateur porté à la critique ou un tantinet malveillant a tôt fait d’apparenter à la psychose de guerre. En fait, il ne s’agit que de la première manifestation tangible de la volonté de survie que la Défense Civile américaine a su développer, et faire admettre, au cours des dix dernières années, par l’ensemble de la population.
Il reste 95 % de l'article à lire
Plan de l'article