L’aménagement de la région de Paris
Exposer l’aménagement du district de la Région de Paris, c’est définir la tâche qui m’a été confiée. Un certain nombre de propos de presse ont déjà indiqué les grandes lignes et les hypothèses sur lesquelles nous nous sommes fondés pour aborder ce difficile sujet de l’avenir de la région parisienne. Un rapide retour en arrière est d’abord nécessaire pour situer exactement le problème. Je préciserai ensuite — à nouveau — les perspectives qui s’offrent à nous et j’entrerai enfin un peu plus dans le concret, car si je dois penser à ce que cette région sera en l’an 2000, je suis également chargé de coordonner les actions sur le Paris actuel et d’aider à la solution des difficultés présentes.
Quelques mots sur le passé d’abord. C’est vers 1926, environ, que la notion d’agglomération parisienne est née. Certains esprits, certains pionniers de l’urbanisme en France, ont alors pensé qu’il était nécessaire de concevoir cette région parisienne non plus seulement comme une juxtaposition de communes, mais comme un tout. Au cours du XIXe siècle, en effet, Paris a commencé à déborder les frontières de son enceinte fortifiée ; les villages d’Auteuil, de Passy, des Batignolles, de toute la couronne de Paris jusqu’à Beaugrenelle, annexés par Haussmann en 1859, se sont peu à peu peuplés. C’est à cette époque que la soudure s’est finalement faite avec la banlieue périphérique. Entre les deux guerres, une certaine frénésie de construction, principalement de 1921 à 1930, nous a donné les banlieues pavillonnaires.
Il y avait donc une « agglomération » parisienne et ses problèmes ne devaient plus être réglés de manière fragmentaire, mais comme un tout. Telle est l’idée enfin venue à l’esprit de quelques-uns, qui a mis beaucoup de temps à cheminer et à se traduire en actes. En effet, si un comité d’aménagement de la région parisienne a bien, dès 1986-1940, établi un premier plan d’organisation de cette région, il faudra attendre la Libération pour que ces idées prennent corps plus fortement et pour qu’on crée un « service d’aménagement de la région parisienne » dépendant du ministère alors appelé « de la Reconstruction », pour que ce service soit mis en charge d’élaborer les plans d’urbanisme intercommunaux qui doivent servir de guide aux plans communaux et pour que, finalement, cet organisme sorte en 1960, le 6 août exactement, un « plan d’aménagement et d’organisation générale de la région parisienne », familièrement appelé le « Padog ».
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