Le passé et l’avenir du canal de Panama
Le 24 novembre dernier, de nouveaux troubles ont mis aux prises à Panama des étudiants et des éléments de la Garde Nationale. Bien moins graves que ceux des premiers jours de 1964, ces incidents n’en ont pas moins rappelé que le sort du canal n’est toujours pas réglé. À cela s’ajoutent les récentes déclarations du Président des États-Unis sur la volonté américaine de construire un nouveau canal dans les années à venir. De même que Gibraltar, Suez, le Bosphore ou Singapour, Panama demeure l’un des points clés des communications maritimes entre le monde atlantico-européen et le monde pacifico-asiatique. Il constitue aussi la jonction entre les deux sous-continents américains. Mis en évidence au début de l’époque moderne, concrétisé et renforcé en 1914 par l’ouverture du Canal, cet intérêt s’est transposé immédiatement sur le plan stratégique, au point d’amener les États-Unis à asseoir solidement leur emprise sur l’isthme. Le développement des moyens de communication, notamment de l’aviation, l’accroissement du tonnage des navires, l’apparition sur la scène militaire des engins balistiques et des armes nucléaires, enfin la naissance ou la prise de conscience de nationalismes ombrageux ont peut-être modifié les données générales du problème. Mais ils ne l’ont pas pour autant supprimé.
L’histoire du Canal
Parti à l’aventure en direction de l’Ouest quelques années après la découverte de l’Amérique par Colomb, Nunez de Balboa fut le premier des conquistadores à apercevoir le Pacifique en 1513. Selon la tradition, il aurait été aussi le premier à concevoir l’idée du creusement d’un canal inter-océanique.
Dès le XVIIIe siècle, plusieurs tracés furent envisagés : l’un au Mexique coupant l’isthme de Tehuantepec, un autre utilisant le lac Nicaragua, un troisième à hauteur de Panama, le dernier à travers le Darien. Charles-Quint et ses successeurs ordonnèrent même des reconnaissances sur plusieurs axes ; mais en raison du climat et des obstacles rencontrés, celles-ci conclurent à l’impossibilité d’établir une jonction entre les deux océans.
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