Dans les modalités actuelles des relations internationales la guerre et la paix existent et appellent l’application d’une morale. Avant d’étudier le droit de la guerre, ses raisons et motivations, l’auteur s’intéresse à la construction et à la préservation de la paix car celle-ci est « le don de Dieu par excellence ». À partir de l'ouvrage du théologien René Coste (prêtre de Saint-Sulpice), Morale internationale : l'humanité à la recherche de son âme.
À travers les revues - La morale de la guerre vue par un théologien
Plus du quart de l’épais volume qu’un théologien, M. René Coste, a consacré à la morale internationale (1), traite des divers aspects de la guerre, en exposant pour chacun d’eux en fonction de quels principes un chrétien, et plus particulièrement un catholique, doit juger et résoudre les innombrables problèmes qu’elle pose à la conscience. Ces problèmes sont suffisamment graves, ils ont suffisamment fait l’objet de discussions devant l’opinion publique et apporté d’angoisses dans l’esprit des combattants, pour qu’il soit justifié de résumer ici comment l’auteur les aborde et les comprend. Un théologien, même s’il est couvert par le « Nihil obstat » et « l’Imprimatur » de ses supérieurs ecclésiastiques, ne parle pas au nom de l’Église ; il n’en apporte pas moins l’enseignement, dont l’utilité n’est pas niable, serait-ce pour les incroyants, car il s’agit tout autant de morale appliquée que de foi religieuse. Et celui qui ne partage pas la foi peut accepter la morale.
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Avant d’aborder cette partie de son ouvrage, M. René Coste a défini les fondements et les objectifs de la morale internationale, en se référant aux maîtres de la pensée chrétienne, comme aux plus récentes instructions des Souverains Pontifes. Il a souligné la dignité de la personne humaine, sa valeur intrinsèque et unique, tout en insistant sur l’unité de l’humanité. Puis il a traité de l’organisation de la communauté mondiale, en définissant l’État comme sa cellule de base ; il a indiqué que la progressive formation d’ensembles superétatiques lui paraissait une suite d’étapes par lesquelles l’humanité s’élève vers les institutions propres à lui assurer un jour le progrès et la paix ; il a étudié aussi la place de l’homme dans la vie internationale où, quel que soit le degré d’organisation atteint, la personne humaine doit rester inviolée. Ainsi se sont dégagées des idées qui, dans la matière dont nous nous occupons plus particulièrement ici, vont trouver un champ d’application largement étendu.
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