Les problèmes internes et externes de la Turquie
Limitée à l’Anatolie et à l’extrémité orientale de la Thrace, la Turquie est à la frontière de trois mondes : l’Orient musulman, l’U.R.S.S. communiste, l’Occident enfin. Qu’elle ait choisi sa voie à l’Ouest ne l’empêche pas de rester confrontée et peut-être même attirée par les autres, moins sans doute par leur système propre que par leur exemple ou par leur foi.
Sur les plans intérieur et extérieur, la Turquie se trouve à la croisée de plusieurs chemins. En 1920, un général jusqu’alors isolé, Mustapha Kémal, réunit à Angora, plus tard Ankara, une grande Assemblée Nationale. Bien qu’à Istanbul, le Sultan Mehmed VI continue à régner, Mustapha Kémal s’empare du pouvoir. Aussitôt, il brise avec la politique ottomane. Depuis le XIXe siècle l’Empire s’est progressivement décomposé. Le traité de Sèvres qui sanctionne l’Alliance de la Sublime Porte avec l’Allemagne, achève ce démembrement. Ce qu’il reste de l’empire va se regrouper autour du nouveau gouvernement. À l’intérieur, les Grecs sont chassés de Smyrne. En 1922 le Sultanat est aboli ; en 1924 c’est au tour du Califat.
Mustapha Kémal accepte le fait accompli du repli en Anatolie. Il rejette la tradition de l’immense empire hétéroclite. À la Conférence de Lausanne, le Général Ismet, collaborateur du Ghazi, arrache l’abolition du Traité de Sèvres. Il accepte l’abandon définitif des provinces arabes mais retrouve la Thrace orientale et surtout obtient la renonciation des Alliés à la constitution en Anatolie de nations indépendantes fondées sur l’existence de minorités séparatistes.
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