Les forces nucléaires américaines et soviétiques
Dans son numéro de mars 1965 (chronique militaire) la Revue de Défense Nationale publiait un tableau comparatif des forces nucléaires américaines et soviétiques. Le rapport de ces forces s’établissait de 4 à 1 en faveur des États-Unis. Depuis cette époque, des efforts ont été accomplis de part et d’autre, dans des sens d’ailleurs très différents. Il nous a donc paru intéressant de montrer par le tableau ci-après la nouvelle situation des armements atomiques américains et soviétiques, telle qu’elle se présente à cette époque de l’année 1966.
États-Unis
Les États-Unis disposent toujours du même nombre de mégatonnes : 25 000 environ. Cette stabilisation peut étonner si l’on tient compte des possibilités industrielles américaines et du principe de Washington de disposer, en cas d’attaque soviétique, d’une partie résiduelle, suffisante pour détruire largement la totalité du territoire ennemi. Sans doute, les experts de M. McNamara ont jugé suffisante cette quantité de mégatonnes qui permet de réaliser le volume d’effets correspondant au critère « efficacité-rendement » appliqué sur une nation civilisée.
Mais si le volume mégatonnique a été maintenu, les vecteurs par contre ont été améliorés tant dans leur précision que dans leur mobilité et leur protection : 250 B-47, porteurs chacun d’une charge de l’ordre de 10 mégatonnes — soit au total 2 500 mégatonnes — ont été remplacés par des Minuteman et des sous-marins Polaris : 50 Minuteman II (portée : 14 000 km) sont en effet venus s’ajouter aux 800 Minuteman I et le nombre des sous-marins nucléaires stratégiques en service passe de 25 à 37. Par leur grande souplesse d’emploi, les sous-marins permettent une répartition meilleure et plus souple des missiles américains entre l’Atlantique et le Pacifique, en fonction de la situation politique et militaire. D’autre part, les premiers Polaris A1 dont la portée n’excédait pas 2 200 km sont remplacés progressivement par des Polaris A2 (2 800 km) et A3 (4 600 km).
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