Après l’ajournement du « Sommet » arabe d’Alger
La quatrième réunion arabe au Sommet, qui devait s’ouvrir le 5 septembre à Alger, n’a pas eu lieu. Le principal événement de l’été, dans le monde arabe, est donc d’ordre négatif ; d’aucuns verront là un fait symptomatique. Et ; s’il est vrai que, depuis déjà près d’un an, la formule des Sommets arabes semblait avoir perdu de son efficacité, son abandon délibéré n’en devrait pas moins signifier une sérieuse inflexion de la vie politique arabe ; et ce d’autant plus qu’il intervient sur l’initiative de ce même chef politique, le Président Gamal Abdel Nasser, qui naguère avait été à l’origine de cette procédure.
Il paraît donc nécessaire de tenter de faire le point, tout d’abord en retraçant brièvement les circonstances dans lesquelles le quatrième Sommet a été ajourné, ensuite en relevant les motifs allégués ou supposés de cette décision, enfin en tâchant de discerner quelques-unes des conséquences possibles de l’événement.
De longue date, Syrie et République Arabe Unie se dressent contre la « Réaction » arabe
Dès la fin de l’hiver, le Président Gamal Abdel Nasser fait clairement savoir qu’il ne croit plus en la possibilité de cette « coexistence pacifique » entre pays arabes de régimes différents, instaurée à titre d’ultime compromis par le troisième Sommet arabe de Casablanca, en septembre 1965. Il assure, en effet, que le « rapprochement islamique » préconisé par l’Arabie Séoudite tend effectivement à la conclusion d’un pacte qui lierait à l’impérialisme occidental les éléments réactionnaires arabes, en vue de faire pièce aux forces progressistes. Et le 22 mars, à Suez, il déclare : « Si les réactionnaires persistent à s’allier avec l’impérialisme, nous mettrons fin au pacte de solidarité de Casablanca, et nous demanderons aux révolutionnaires de reprendre la lutte ».
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