La politique d’aménagement du territoire
Il est devenu courant de parler de « l’aménagement du territoire ». De quoi s’agit-il ? Essentiellement, de compléter l’œuvre de développement économique poursuivie dans le pays par une répartition rationnelle, sur l’ensemble du territoire, des différentes activités concourant à ce développement.
L’idée est nouvelle. On se souvient encore peut-être des plaisanteries et des commentaires goguenards par lesquels fut accueilli, à la fin du siècle dernier, le rachat par l’État des Chemins de Fer de l’Ouest. L’idée d’un état-patron paraissait bouffonne ou scandaleuse à nos grands-pères. L’État lui-même, en s’engageant dans une voie qui allait être longue, semblait s’excuser de son audace et de son immixtion dans les affaires. On sait comment, peu à peu, sous la pression d’une évolution irréversible des circonstances et des idées, l’État a pris conscience de son rôle directeur dans l’économie nationale. Actuellement, il s’occupe directement d’une bonne moitié de celle-ci et contrôle de plus ou moins près l’autre moitié par les moyens fort efficaces de la fiscalité et du crédit. La rémunération du travail, le taux des salaires, même dans l’industrie privée, se trouvent finalement soumis, directement ou non, à une sorte d’agrément formel ou tacite de l’État.
Il en est résulté que l’État a été conduit très logiquement à ordonner ses interventions, à les soumettre à des mesures de coordination et de prévision dont la nécessité devenait de plus en plus évidente. Le « plan » est ainsi né d’un enchaînement inéluctable.
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