Le contre-espionnage, élément de la défense
L’ARMÉE prussienne était en marche vers Paris, lorsque le rapport d’un agent de la Police Secrète — le service de renseignement et de contre-espionnage du royaume de Prusse — fit connaître l’arrivée de Mac-Mahon au camp de Châlons et son intention de se porter sur Metz, avec l’Empereur. Von Moltke prit alors la décision de pousser ses troupes, à droite, vers Sedan.
…Il y avait plus de quinze ans que Bismarck avait chargé son service d’espionnage de s’intéresser à la France, et quatre ans — au lendemain même de Sadowa — qu’il lui avait demandé, en prévision de la guerre, d’y accélérer l’implantation de ses réseaux, mettant alors à sa disposition (octobre 1866) une somme de 1 300 000 francs. À la veille de la campagne, près de 30 000 agents (cultivateurs, filles de brasserie, employés…) étaient en place dans les régions que les armées devaient traverser (1).
En France, la surprise fut totale. Personne n’avait imaginé qu’on puisse systématiquement utiliser des espions en dehors du temps de guerre. Rien n’avait été prévu — ni sur le plan pénal, ni sur celui des missions de la Police Spéciale — pour en connaître et en réprimer les agissements. Il est vrai que les régimes qui s’étaient succédé à Paris depuis 1815 avaient d’autres soucis que de s’occuper de l’espionnage ou du contre-espionnage.
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