Outre-mer - Gabon: la disparition du président Léon M'Ba - République démocratique du Congo (Kinshasa) : l'éviction des mercenaires - Conférence des chefs d'états riverains du fleuve Sénégal - Sénégal : amélioration du commerce extérieur en 1966
Gabon : la disparition du président Léon M’Ba
Le président de la République gabonaise, Léon M’Ba, est décédé à Paris le 28 novembre 1967, au terme d’une longue maladie qui le tenait éloigné de son pays depuis l’été de 1966. Sa carrière politique se confond avec l’histoire du jeune Gabon, dont il conduisait les destinées d’une main ferme depuis l’accession à l’indépendance en 1960. Sa popularité à ce moment lui avait valu de se voir attribuer par ses concitoyens le titre de « père de la Nation ». Au cours des premières années, toujours difficiles, de la vie d’un nouvel État, il avait su maintenir une stabilité politique qui favorisa le développement de l’économie gabonaise, souvent citée en exemple parmi les jeunes nations africaines. La crise la plus grave qu’il eut à surmonter fut la tentative de coup d’État militaire de février 1964. À cette occasion, le président M’Ba put mesurer la valeur du concours de la France, fruit de l’étroite et confiante coopération dont il avait fait l’une des bases de sa politique étrangère.
Le Président disparu est l’un des rares chefs d’État africains qui se soit préoccupé, de son vivant, d’assurer sa succession afin d’éviter à son pays les désordres qu’engendrent souvent, dans les États neufs, les luttes entre prétendants improvisés à l’héritage du pouvoir.
Une réforme constitutionnelle promulguée en février 1967 a en effet établi que le vice-président de la République, élu en même temps que le Président et pour un mandat d’égale durée, devenait son successeur désigné en cas d’empêchement temporaire ou définitif. En application de cette réforme, les élections présidentielles organisées le 19 mars 1967 avaient confirmé le président Léon M’Ba dans ses fonctions de Chef de l’État et désigné comme Vice-Président M. Bernard-Albert Bongo. Celui-ci lui succède donc de plein droit jusqu’à la fin normale du septennat, soit jusqu’en mars 1974.
La continuité de l’exercice du pouvoir, selon la ligne tracée par son prédécesseur, semble donc bien assurée sur le plan institutionnel, d’autant plus que l’Assemblée nationale gabonaise, élue elle aussi en mars pour 7 ans, est composée de députés appartenant tous au parti du Président défunt, le Bloc démocratique gabonais.
Le nouveau Président, le plus jeune des chefs d’État en fonction dans le monde – il est né en 1935 – a d’autre part été préparé progressivement à sa charge sous la direction de son prédécesseur. Membre du cabinet présidentiel depuis 1962, il a accédé aux postes ministériels en 1965 et a gouverné en fait au nom du président Léon M’Ba depuis l’éloignement de celui-ci. Homme de caractère, M. Bongo dispose ainsi des moyens voulus pour assumer ses nouvelles responsabilités, mais il lui manque encore l’autorité et l’audience que l’ancien Président ne pouvait lui léguer et qui avaient permis à celui-ci de neutraliser les différents opposants à sa conception du régime.
Comme dans la plupart des États africains, il existe en effet au Gabon une diversité de groupes ethniques dont certains s’estiment lésés dans le partage des responsabilités pour la conduite des affaires de l’État. Sur le plan politique, des éléments à tendance progressiste, voire révolutionnaire, dont les animateurs ont trouvé refuge à l’étranger, peuvent espérer trouver maintenant des conditions plus favorables à une relance de leurs activités. Certains autres critiquent une orientation de la politique extérieure trop exclusivement tournée vers la France, soit pour des raisons purement doctrinales, soit sous la pression d’intérêts économiques étrangers. Enfin, bien que la prospérité du pays soit enviable, la consolidation des résultats acquis et les progrès encore nécessaires exigent des investissements publics substantiels qui obligent à maintenir une grande rigueur financière et à résister aux pressions sociales. Là aussi des mécontentements encore diffus peuvent être exploités.
Pour les adversaires d’hier du président M’Ba, la « fin d’un règne » que marque sa disparition peut fournir l’occasion d’un retour ou d’une revanche. Aucune des factions ne dispose seule actuellement d’une assise ou des moyens suffisants pour mettre en péril le régime, mais si loisir leur était laissé de s’organiser et de se grouper, la menace deviendrait plus inquiétante.
République démocratique du Congo (Kinshasa) : l’éviction des mercenaires
Ouverte le 4 juillet dernier, la révolte armée des mercenaires et de leurs troupes a pris fin quatre mois plus tard par leur désarmement au Rwanda où ils s’étaient réfugiés le 5 novembre. Cette issue marque le terme à la fois d’une équipée fertile en péripéties et sans doute d’une phase de l’histoire du Congo indépendant à laquelle les mercenaires ont été le plus souvent mêlés. Le général Mobutu, qui a pu apprécier la valeur de telles troupes mais, corrélativement, mesurer le danger lorsqu’elles échappent à l’autorité ou se tournent contre elle, entend maintenant subordonner l’élargissement des mutins à de sérieuses garanties et engage les autres États africains à renoncer désormais, à son exemple, à de tels concours. Un retour sur le proche passé peut aider à éclairer ce problème.
L’apparition de mercenaires au Congo, dès son indépendance, est liée à celle du séparatisme katangais, incarné par M. Tshombé. L’effondrement de la Force publique, consécutif au retrait du colonisateur, avait favorisé l’éclosion de forces locales parmi lesquelles la gendarmerie katangaise a promptement fait figure de véritable petite armée, encadrée par des personnels étrangers et dotée de matériels modernes servis par ceux-ci. Bien que leur nombre n’ait pas excédé quelques centaines, leur rôle s’est avéré déterminant. Les personnels nationaux n’ayant ni la maîtrise de l’emploi de matériels élaborés ni l’expérience du commandement et du combat, le parti qui s’assurait les services de « professionnels » acquérait une supériorité sans rapport avec les effectifs ou les moyens respectifs. Il a fallu l’intervention du corps expéditionnaire de l’ONU pour amener par la force le Katanga à rentrer, début 1963, dans la communauté nationale. Les mercenaires se sont alors dispersés non sans garder certaines attaches entre eux et avec leurs anciens employeurs.
Aussi, M. Tshombé, ayant à faire face, à son retour au pouvoir en juillet 1964, à une rébellion quasi généralisée que l’Armée congolaise était impuissante à réprimer, a-t-il fait appel aux mêmes volontaires et aux anciens gendarmes katangais qui, opérant pour le compte du gouvernement légal, ont à nouveau inversé, cette fois à son profit, le rapport des forces. Ils ont ainsi puissamment contribué à redonner à l’Armée congolaise le mordant et l’esprit offensif qui lui faisaient jusque-là défaut, ont pris une part prépondérante à la reconquête des centres et des communications, participé ensuite, leur nombre avoisinant pendant un temps le millier, au démantèlement et à la destruction de l’appareil militaire rebelle, amorcé enfin la pacification. Sans que le rétablissement progressif de l’ordre dans les régions perturbées puisse leur être exclusivement attribué, leur intervention a permis de mener cette tâche à bien en un court délai puisque seuls subsistent aujourd’hui quelques groupes d’irréductibles.
Quels qu’aient été les progrès enregistrés dans la valorisation des Forces nationales, aux plans de la formation des cadres, de l’entraînement des troupes, de l’instruction des spécialistes, trop de lacunes subsistaient encore pour que le général Mobutu ait jugé opportun de licencier les mercenaires au moment de la destitution de M. Tshombé en octobre 1965. Réorganisés, les deux commandos de mercenaires constitués sur la base de leurs origines, Europe ou Afrique australe, ont continué à opérer en province-orientale et au Kivu, leurs effectifs s’allégeant toutefois à mesure que progressait la pacification et que les éléments nationaux étaient en mesure d’assumer une part plus large de cette mission. Au demeurant, le coût de leur entretien, la présence en leur sein d’éléments douteux, coupables de crimes ou délits de droit commun, les attaches surtout de certains d’entre eux avec M. Tshombé à nouveau rejeté dans l’exil rendaient peu souhaitable la prolongation de leur présence. Déjà, en juillet 1966, une première mutinerie de certains mercenaires en majorité belges et des troupes d’origine katangaise sous leurs ordres avait alerté le gouvernement, qui avait pu rétablir la situation, aidé par leurs chefs restés loyaux. Depuis lors, le commando anglophone avait été dissous et de nombreux contrats n’avaient pas été renouvelés. Deux cents mercenaires environ demeuraient en service en juillet 1967.
C’est à cette date que, s’ajoutant aux menaces de licenciement plus précises, le rapt de M. Tshombé déclenchait la révolte, cette fois générale, des 170 mercenaires présents dans l’Est et d’un millier de soldats katangais. En dépit de la disproportion des forces, l’Armée congolaise disposant au total de 80 000 hommes et d’une cinquantaine d’avions, les insurgés, après avoir occupé Kisangani et Bukavu, promptement abandonnées, ont pu se retrouver entre ces deux villes puis réoccuper Bukavu début août et s’y établir. Le souci du gouvernement congolais de protéger les civils mêlés aux mutins, la poursuite de longues négociations, certains appuis reçus de l’extérieur par les révoltés, toujours limités et qui n’ont jamais été déterminants, ne justifient que partiellement la relative impuissance des Forces congolaises, bousculées à plusieurs reprises et qui n’ont pris réellement l’offensive qu’à la fin d’octobre. Cinq bataillons disposant de sérieux appuis de feux ont réoccupé la ville. Ses occupants rescapés, 123 mercenaires et 850 Katangais, purent passer au Rwanda après une semaine de combats.
Ce dernier engagement, où les pertes de l’Armée congolaise ont été sensibles, et l’intrusion début novembre au Katanga d’une quarantaine de comparses venus de l’Angola pour tenter d’alléger la pression sur Bukavu justifient les déclarations du général Mobutu quant à la menace permanente que font peser sur son pays les mercenaires. Le Chef de l’État congolais est ainsi parvenu aisément à convaincre l’Organisation de l’unité africaine (OUA) de la nécessité « d’interdire de séjour » les mercenaires en Afrique.
Le départ de ceux-ci du Congo laisse désormais l’Armée nationale du Congo (ANC) seule en face de ses tâches. Comme la plupart des armées africaines, celle-ci avait reconnu la nécessité de recourir à des personnels militaires étrangers, mais l’expérience a montré les dangers de la solution « mercenaires ». Il ne semble pas que, dans leur état actuel, les forces armées congolaises puissent se passer avant longtemps d’une assistance étrangère et c’est à d’autres formules, qui, utilisées ailleurs, présentent en définitive les moindres inconvénients, que devra recourir le gouvernement de Kinshasa.
Conférence des Chefs d’États riverains du fleuve Sénégal
Les 6 et 7 novembre 1967, les chefs d’État de la Guinée, du Mali, de la Mauritanie et du Sénégal se sont réunis à Bamako. Pareil événement ne s’était pas produit depuis deux ans alors qu’en principe une conférence à ce niveau aurait dû se tenir chaque année depuis 1963, année où les quatre pays résolurent d’organiser conjointement la mise en valeur de la vallée du fleuve Sénégal. Convaincus par le président Senghor de la nécessité d’unir leurs efforts pour aménager ce bassin, que la nature leur a donné en commun, les autres chefs d’États riverains s’étaient alors associés à lui pour décider la création d’un Comité inter-États chargé d’étudier les multiples aspects du problème. Pour diverses raisons, dont les plus déterminantes étaient d’ordre politique, la mise en place de ce Comité fut différée jusqu’en février 1965. À cette occasion, le président sénégalais Senghor entreprit de réunir à Saint-Louis une conférence au sommet des chefs d’État intéressés. Le Président guinéen, Sékou Touré, s’abstint d’y assister, dans la crainte, semble-t-il, qu’une association de son pays avec la Mauritanie et le Sénégal ne le contraignit à s’intégrer dans la zone monétaire ouest-africaine et, par ce biais, à rentrer dans la zone franc. La réunion se tint donc à trois. Son principal résultat fut de sceller la réconciliation du Mali et du Sénégal, dont les rapports étaient fort peu cordiaux depuis l’éclatement de leur Fédération en août 1960.
Sept mois plus tard, les quatre chefs d’État se rencontrèrent finalement à Nouakchott pour étudier les aspects techniques, économiques et financiers des projets d’aménagement du fleuve Sénégal. Dès ce moment, ils envisagèrent de regrouper autour du noyau constitué par les pays riverains un ensemble plus large englobant les 14 États membres du Sous-Groupe régional de l’Ouest africain (Côte d’Ivoire, Dahomey, Gambie, Ghana, Guinée, Haute-Volta, Liberia, Mali, Mauritanie, Niger, Nigeria, Sénégal, Sierra Leone et Togo) appartenant à la Commission économique pour l’Afrique créée par l’ONU (CEA). Mandaté par ses partenaires, le Président mauritanien, Moktar Ould Daddah, fut alors chargé de prendre les contacts nécessaires avec les dix autres gouvernements intéressés en vue d’une harmonisation des plans de développement nationaux et, ultérieurement, d’une intégration économique de plus en plus étroite.
Ce projet n’aboutit pas pour plusieurs motifs, toujours d’ordre politique, dont l’un des principaux fut la détérioration des rapports entre États riverains du fleuve et spécialement entre le Sénégal et la Guinée. La seconde conférence au sommet qui devait se tenir en novembre 1966 ne fut pas réunie et, peu après, la Guinée refusait même de participer au Comité inter-États. L’amélioration des relations entre Conakry et Dakar, qui s’est manifestée à l’occasion du récent congrès du Parti démocratique de Guinée, a restauré les conditions favorables à la convocation d’un nouveau sommet.
C’est ainsi que deux ans après la Conférence de Nouakchott les quatre chefs d’État se sont retrouvés à Bamako le 6 novembre, reprenant pratiquement l’étude de l’organisation de leur coopération au point où ils l’avaient laissée en 1965. Il semble d’ailleurs que cette seconde réunion au sommet ait dépassé les espoirs des participants. L’événement le plus spectaculaire a sans doute été l’accolade entre les Présidents Senghor et Sékou Touré, manifestation de leur réconciliation, qui permet de bien augurer de la normalisation des rapports entre les deux pays. La résolution adoptée à l’issue de la conférence reproduit à peu près dans les mêmes termes celle de 1965. Elle réaffirme la volonté des quatre chefs d’État « d’œuvrer, dans le cadre de l’OUA, à la poursuite des efforts pour la mise sur pied d’un groupe régional de l’Ouest africain et au renforcement du sous-groupe régional des États riverains du fleuve Sénégal ».
À cet effet, il est décidé :
« 1° de renouveler le mandat du Président de la République islamique de Mauritanie pour poursuivre auprès des chefs d’État de l’Afrique de l’Ouest les démarches nécessaires à la création du Groupement régional ;
2° de proposer la tenue, au niveau des chefs d’État des pays intéressés, d’une réunion à Monrovia (Liberia) à l’initiative du président Tubman, doyen des chefs d’État de l’Ouest africain, dans le courant de la deuxième quinzaine du mois d’avril 1968. »
Le communiqué précise ensuite le calendrier des prochaines réunions des ministres et des chefs d’État des pays riverains du fleuve Sénégal qui se succéderont jusqu’en mars 1968.
Le projet d’aménagement du fleuve est donc relancé, mais, cette fois encore, sa mise à exécution va dépendre surtout de la sincérité et de la continuité de la coopération de la Guinée, responsable principale de la paralysie du Comité inter-États depuis quatre ans.
Quant à l’organisation du groupe régional ouest-africain, elle devra surmonter de sérieux obstacles de tous ordres :
– politiques : existence d’autres groupements (OCAM, Entente) dont plusieurs États sollicités font partie et auxquels ils font confiance, ce qui les rendra sans doute fort réticents à s’engager dans un nouvel ensemble dont les objectifs peuvent se révéler concurrents ; opposition des régimes politiques ;
– économiques : appartenance des États à des systèmes économiques et monétaires différents ;
– linguistiques : juxtaposition d’États anglophones et francophones.
Quoi qu’il en soit, la réunion de Bamako dénote un changement de climat dans les relations entre États de l’Afrique de l’Ouest dans le sens de l’apaisement. Indépendamment des résultats acquis au cours des discussions officielles, la conférence semble bien avoir servi de cadre à divers sondages et à des échanges de vues pouvant ouvrir la voie à d’autres réconciliations. Le fait notamment que Sékou Touré ait souscrit au projet de mise sur pied d’un groupe régional où il côtoierait les actuels dirigeants du Ghana et de la Côte d’Ivoire, entre autres, semblerait prouver que certaines préventions sont tombées, à moins qu’il ne s’agisse que de dispositions d’esprit circonstancielles.
Sénégal : amélioration du commerce extérieur en 1966
Les statistiques du commerce extérieur du Sénégal pour l’année 1966, récemment publiées, font apparaître une nouvelle et importante diminution du déficit de la balance des échanges.
1. — Les exportations ont progressé en valeur de près de 16 % par rapport à 1965 et de 21 % par rapport à 1964, pour un tonnage assez constant. Leur répartition par produit fait ressortir la place prépondérante qui revient à l’arachide et à ses dérivés industriels (78 % en valeur). Viennent ensuite les ventes de produits miniers (sels, phosphates, engrais, 7 %), les conserves de poissons (8,5 %).
Nature des produits exportés |
Valeur en MF CFA (1) |
|
|
1965 |
1966 |
Total exportations |
31 172 |
36 764 |
dont |
|
|
Produits arachidiers : |
|
|
– Arachides décortiquées |
9 217 |
12 886 |
– Huile brute |
10 728 |
10 819 |
– Huile raffinée |
2 415 |
2 384 |
– Tourteaux |
2 553 |
2 503 |
Total arachide |
24 913 |
28 592 |
Produits miniers |
2 714 |
2 734 |
Conserves de poissons |
1 113 |
1 303 |
Chaussures, cuirs et peaux |
255 |
468 |
(1) 1 franc CFA = 0,20 franc.
La France demeure le principal client du Sénégal avec 27 181 millions de francs CFA d’achats en 1966 (74 % du total) contre 25 589 l’année précédente, la seconde place étant occupée par les pays de la CEE (moins la France) avec 2 861 MF CFA en 1966 contre 1 592 en 1965. L’année 1966 a été principalement marquée par la place de plus en plus importante prise par l’Italie et le Portugal dans les exportations sénégalaises telle qu’elle ressort de l’évolution du classement des clients principaux depuis trois ans :
1964 |
1965 |
1966 |
|||
en millions de F CFA |
% |
en MF CFA |
% |
en MF CFA |
% |
1. France 24 041 |
79,5 |
1. France 25 589 |
80,7 |
1. France 27 181 |
74 |
2. Allemagne 774 |
2,5 |
2. Allemagne 869 |
2,7 |
2. Italie 1 453 |
4 |
3. Roy.-Uni 626 |
2 |
8. Madagascar 592 |
1,8 |
3. Portugal 1 410 |
3,8 |
4. Japon 466 |
1,5 |
4. Japon 588 |
1,8 |
4. Allemagne 830 |
2,2 |
5. Danemark 461 |
1,5 |
5. Italie 466 |
1,5 |
5. Madagascar 539 |
1,5 |
2. — Les importations ont diminué en valeur de 2 257 MF CFA en 1966, soit de 5,5 % par rapport à 1965. Elles se sont élevées à 88 318 millions CFA contre 40 570 l’année précédente et 42 894 en 1964. En poids, elles sont inférieures de 262 000 tonnes, soit environ 25 % puisqu’elles n’ont atteint que 780 000 t contre 1 042 000 t en 1965.
La diminution porte surtout sur les denrées alimentaires et sur certains articles de consommation courante, dont la production locale a été développée, tels que :
– le riz : 159 000 t importées contre 179 000 en 1965 ;
– le sucre : 64 500 t importées contre 66 000 en 1965 ;
– les tissus imprimés : 741 millions de francs CFA contre 1 800 millions auparavant.
Par contre, se sont accrues les importations de blé, de produits laitiers, de tissus coton non imprimés, les véhicules automobiles et pièces détachées, les machines et appareils non électriques.
La part de la France comme fournisseur du Sénégal est restée la plus importante mais elle a baissé légèrement par rapport aux autres pays. De 66,5 % en 1961, elle est en 1966 de 53 %.
1964 |
1965 |
1966 |
|||
en MF CFA |
% |
en MF CFA |
% |
en MF CFA |
% |
1. France 24 881 |
58,5 |
1. France 21 564 |
54,4 |
1. France 20 279 |
53 |
2. Cambodge 2 740 |
6,4 |
2. Cambodge 2 307 |
5,8 |
2. Allemagne 2 122 |
5,5 |
3. E.-U. 2 217 |
5,2 |
3. Allemagne 1 805 |
4,5 |
3. E.-U. 1 787 |
4,6 |
4. Allemagne 1 983 |
4,6 |
4. E.-U. 1 665 |
4,2 |
4. Chine 1 761 |
4,5 |
5. Italie 1 277 |
8 |
5. Thaïlande 1 626 |
4,1 |
5. Cambodge 1 467 |
3,8 |
6. Pays-Bas 1 056 |
2,5 |
6. Cote d'Iv. 1 502 |
8,8 |
6. Italie 1 272 |
8,3 |
En 1966 ce sont surtout la Chine et l’Allemagne qui ont accru leurs ventes au Sénégal.
La balance du commerce extérieur fait apparaître un déficit, mais celui-ci s’est amenuisé de façon spectaculaire en 1966 où il est tombé à 1 549 MF CFA après 9 398 et 12 151 respectivement en 1965 et 1964. Le gouvernement sénégalais s’est employé tout au long de cette année à sauvegarder cette orientation favorable mais plusieurs facteurs échappant à son action et liés à la conjoncture internationale risquent de contrarier l’heureuse évolution constatée surtout depuis trois ans.