Depuis quelques années, une crise de conscience ébranle une partie de la jeunesse occidentale qui récuse les valeurs traditionnelles de notre civilisation, conteste la société de consommation et adopte parfois une attitude nihiliste dont les manifestations surprennent ou scandalisent les gens « bien pensants ».
Bien qu'il se pose en termes différents, ce problème touche aussi l'Union soviétique où, malgré l'encadrement des organisations du Parti, et malgré la propagande insistante à laquelle elle est soumise, la jeunesse paraît assez éloignée, tant par son comportement que par ses aspirations, de l'idéal révolutionnaire que l'on pourrait s'attendre à trouver chez des jeunes qui, depuis leur naissance, ont été l'objet de toutes les attentions du régime.
Conscient de la difficulté de traiter un tel sujet sans tomber dans des généralisations abusives, négligeant l'aspect particulier des minorités que constituent les « activistes » qui veulent faire carrière dans le Parti et les « houligans » qui expriment leur contestation à la manière de certains jeunes occidentaux, l'auteur de cette étude analyse trois traits qui lui paraissent caractéristiques de l'ensemble de la jeunesse soviétique actuelle : l'apolitisme, le réalisme et le patriotisme.