Heligoland, Gibraltar allemand de la mer du Nord
Dans les familles de marin, on se souvient peut-être encore des récits d’autrefois qui causèrent quelque émotion dans les milieux maritimes, lorsque l’Angleterre, en 1899, céda, moyennant de fortes compensations africaines dont Zanzibar, l’îlot d’Héligoland à l’Allemagne. Mais le nom célèbre a vite perdu sa renommée. Aussi le livre de Jacques Mordal est-il une réelle surprise en même temps qu’un récit historique de grand intérêt ; il raconte en effet l’histoire de cette terre perdue en mer du Nord et la conduit des origines quasi légendaires jusqu’à nos jours.
Étape sur la route de l’ambre, dans l’Antiquité ; repaire de corsaires et de pirates à l’époque de la Hanse ; relais des contrebandiers au temps du blocus continental ; centre neutre mais bienveillant des opérations navales françaises pendant la guerre de 1870 ; possession britannique depuis 1907 ; puis, devenue allemande, base de sous-marins pendant la Première Guerre mondiale ; voilà un passé lourdement chargé pour un îlot minuscule.
Jacques Mordal le fait revivre dans un style simple, direct, aisé, d’une lecture facile, dans le ton des nombreux ouvrages qui l’ont fait connaître et apprécier du public qui retrouvera certainement avec plaisir l’auteur de tant de récits historiques.