À l'occasion de la 3e Conférence ministérielle sur la Science réunissant à Paris les 11 et 12 mars 1968, les ministres chargés des affaires scientifiques et techniques des pays membres de l'OCDE et de la Yougoslavie, Maurice Schumann, ministre d’État chargé de la Recherche scientifique et des Questions atomiques et spatiales, définit les grandes lignes de la politique scientifique de la France dans un entretien présenté et commenté par Claude Delmas.
La politique scientifique de la France
Les 11 et 12 mars, les Ministres chargés des affaires scientifiques et techniques dans les pays membres de l’O.C.D.E. et en Yougoslavie se sont réunis à Paris. À l’ordre du jour de cette troisième conférence ministérielle sur la Science figuraient l’incidence des écarts technologiques entre pays membres sur le développement économique et social, la promotion et l’organisation de la recherche fondamentale, ainsi que l’élaboration et la mise en œuvre de mesures susceptibles de favoriser le développement de l’information scientifique et technique. Une nouvelle fois se sont ainsi trouvés mis en lumière deux grands problèmes connexes, celui de l’effort que mène chaque pays en matière de recherche scientifique et technique, celui de la coopération internationale en ce domaine.
Dans le cadre général de cette conférence, trois faits étaient considérés comme fondamentaux par la délégation française que dirigeait M. Maurice Schumann, Ministre d’État chargé de la Recherche Scientifique et des Questions Atomiques et Spatiales :
— la « négociation Kennedy » a abouti à un résultat qui doit être considéré comme acquis et comme irréversible ;
— ouvrir plus largement les frontières, réduire les barrières douanières ou extra-tarifaires, c’est mettre l’Europe « à portée de concurrence de la puissance technologique la plus développée », et c’est par conséquent diminuer l’intérêt que cette puissance pouvait avoir à concéder des licences-clés à des prix raisonnables, surtout quand il s’agit de produits chargés d’un « poids de recherche » particulièrement lourd ;
— les États-Unis, loin de contester cet acheminement logique, l’ont eux-mêmes souligné par la voix du conseiller scientifique du Président Johnson : « Nous voulons que la technologie soit accessible à toutes les entreprises, sur la base de la réciprocité », non sans promettre la participation des États-Unis à « une coopération internationale dans le domaine des brevets ».
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