La « guerre des six jours » a vivement attiré l’attention sur le douloureux destin de la Palestine. Nul n’ignore plus aujourd’hui l’acuité du conflit arabo-israélien. On mesure mieux, à la fois, l’urgence d’une solution et la difficulté d’en découvrir les voies.

Mais, à la suite de ces événements, les esprits se laissent peut-être trop accaparer par une actualité d’ailleurs tragique ; ils ont tendance à négliger les causes lointaines du drame d’aujourd’hui, et ils se trouvent ainsi plus difficilement en mesure de réfléchir aux directions dans lesquelles, demain, pourrait se concevoir un avenir meilleur. Nous nous proposons donc, en laissant pour le moment de côté les événements les plus récents, de remonter dans le passé et d’appliquer notre réflexion à l’avenir.

C’est peut-être, en effet, dans la mesure même où l’opinion internationale, et particulièrement occidentale, prendra une plus exacte et vive conscience des données fondamentales du problème, qu’elle se mettra en mesure de mieux saisir les mobiles profonds des antagonistes, et de comprendre les raisons que chacun d’entre eux croit avoir de soutenir son exclusif bon droit. Les prises de position passionnelles, qui reflètent à l’extérieur ces prétentions intransigeantes, apparaîtront sans doute alors moins strictement justifiées, voire moins justes et moins fécondes. Et, si des solutions n’apparaîtront pas pour autant avec évidence, du moins pourra-t-on discerner mieux les conditions auxquelles une recherche de règlement s’effectuerait avec des chances d’efficacité.