Politique et diplomatie - Les événements en Tchécoslovaquie
Le 20 août, peu avant minuit, le gouvernement soviétique faisait savoir au Président des États-Unis, au Président de la République française et au Premier Ministre britannique que, dans un délai de vingt minutes, les forces armées du Pacte de Varsovie allaient entrer en Tchécoslovaquie. Au même moment, le Président de la République socialiste de Tchécoslovaquie, le général Svoboda, était également informé de l’intervention militaire imminente. En avisant les Occidentaux de la décision qui allait être exécutée, le gouvernement soviétique cherchait dans toute la mesure du possible à neutraliser leur réaction en leur faisant savoir que leurs intérêts n’étaient pas en cause. En informant le général Svoboda, le gouvernement soviétique voulait obtenir que l’invasion de la Tchécoslovaquie ne se heurte pas à la résistance de l’armée tchécoslovaque. Celle-ci reçut effectivement l’ordre de ne pas s’opposer par la force à l’entrée des « alliés » sur le territoire national.
L’action de l’Union soviétique — on peut penser que les autres membres du Pacte de Varsovie n’ont été en l’occurrence que des comparses — constitue le point culminant d’une crise interne qui s’est ouverte au mois de janvier dernier par l’éviction de M. Novotny du poste de secrétaire du Parti communiste tchécoslovaque et qui n’est pas terminée, loin de là, au moment où ces lignes sont écrites.
Pour comprendre — tant que faire se peut — la décision soviétique exécutée le 20 août, tâchons d’en analyser les motifs et d’en reconstituer les circonstances.
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