Correspondance - Habitat et circulation urbaine
Le Salon de l'Automobile qui va s'ouvrir à Paris le 4 octobre présentera un prototype de « voiture électronique » : il s'agit plus exactement d'un petit véhicule électrique, dont le contrôle, pilotage compris, est uniquement assuré par l'électronique.
Cette présentation est l'aboutissement de recherches poursuivies depuis plusieurs années par des ingénieurs français ; la Revue de Défense nationale en a fait mention dans son numéro d'octobre 1967. Elles ont pour objet la voiture urbaine de demain, peu encombrante, très maniable, parfaitement silencieuse et ne polluant pas l'air que nous respirons.
Le modèle présenté n'est qu'une première étape, car c'est un véhicule léger de service pour déplacements dans des enceintes : aéroports, usines, dépôts, hôpitaux, stations climatiques, handicapés physiques, etc. Mais c'est une étape importante car ce prototype comporte déjà les solutions techniques originales de la future voiture urbaine.
Les inventeurs ont conçu et réalisé un nouveau type de moteur à commutation électronique trois fois plus léger que le moteur à collecteur, d'un rendement excellent et n'exigeant aucun entretien ; chaque moteur, avec son boîtier étanche, est commodément logé dans une roue arrière.
Ils ont adapté à ces moteurs un système de guidage électronique qui supprime toutes les transmissions mécaniques et confère à la voiture des aptitudes inédites. Le volant et les pédales ont disparu. Un tout petit levier suffit au conducteur pour exprimer toutes ses volontés de variation de vitesse et de trajectoire.
Les ingénieurs ont ainsi abouti à une structure étonnamment simple et curieusement nouvelle, qui pourra s'adapter indifféremment à toutes les sources d'énergie électrique que le progrès mettra à notre disposition : génératrices à moteur thermique, accumulateurs de types nouveaux, piles à combustible.
Sur le modèle présenté, la source d'énergie est constituée par des batteries au plomb classiques. La mise en fabrication industrielle serait prévue pour 1969. Le prix de vente avoisinerait trois mille francs.