Changement politique en Espagne ?
Les remparts d’Avila
En novembre 1966, le chef de l’État espagnol attirait un moment sur lui l’attention de l’opinion mondiale en révélant à ses Cortès le contenu de la loi organique qu’il leur demandait d’approuver, et qui devait donner à son régime un nouveau cadre constitutionnel. En fait, son projet devait être approuvé à peu près tel quel, après quelques semaines d’examen et de discussions sans grande passion ; mais les analystes politiques avaient déjà découvert que les novations ainsi introduites étaient minimes, et que le nouveau texte ne faisait que consolider et couronner l’édifice progressivement construit sur les ruines de la République. La description que l’on peut faire du régime franquiste tel que l’a modelé cette évolution a donc des chances de rester valable pour les prochaines années à venir.
Cette description doit être éclairée par deux constatations essentielles. L’une est celle de la stabilité du régime : toutes les apparences montrent que le régime actuel de l’Espagne est un des plus stables que l’Europe connaisse, et il convient de rechercher quelles sont les raisons de cette stabilité, quelle est sa réalité, quelles sont ses chances de durée.
L’autre est celle des changements que, derrière cette façade d’un régime aussi stable, connaît la nation espagnole, et des conséquences que ces changements peuvent avoir pour l’avenir du régime lui-même ou du régime qui lui succédera.
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