Le développement technologique est la société de demain
La science a d’abord eu pour moteur la curiosité : au XVIe au XVIIe siècles, les chercheurs parlent souvent d’arracher ses secrets à la nature ; l’utilité pratique de la découverte n’était pas une motivation prédominante ; le savant méprisait l’art « mécanique » ; à l’inverse, l’artisan se défiait du « théoricien ». Il reste aujourd’hui quelque chose de cet état d’esprit ; notamment le savant s’inquiète du « technocrate » ; la science fondamentale est jugée plus prestigieuse que la science « appliquée ».
Cependant le but utilitaire de la science s’est maintenant affirmé ; la recherche est financée par l’État et par les entreprises privées, parce que l’on attend d’elle une amélioration de la condition humaine. C’est par la méthode scientifique expérimentale et par ses applications pratiques, la technologie, que la civilisation occidentale d’aujourd’hui se distingue d’une manière caractéristique de toutes les civilisations qu’a connues et que connaît l’humanité depuis 50 000 ans.
Ainsi, d’une part, la science n’est plus seulement un moyen de connaître la nature, mais de plus et d’abord un moyen de la modifier. De plus, l’homme ne se sent plus distinct et comme extérieur à la nature ; les sciences humaines existent comme les sciences naturelles et physiques. L’homme sait qu’il se transforme lui-même en même temps qu’il transforme la nature.
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