Militaire - États-Unis : réévaluation de la menace nucléaire soviétique ; réduction du budget de défense - Canada : nouvelle orientation de la politique de défense - Grande-Bretagne : exercice Bold Aventure ; production d'uranium enrichi par centrifugation - Belgique : budget de défense 1969 - Tchécoslovaquie : la « normalisation » dans les forces armées - Albanie : réforme du service militaire - Laos : progrès du Pathet-Lao
États-Unis
Réévaluation de la menace nucléaire soviétique
Fondant son opinion sur des renseignements récents recueillis par ses services, M. Laird, secrétaire d’État à la Défense des États-Unis, a déclaré que la survie des Minuteman de la force nucléaire américaine de représailles serait sérieusement remise en question vers 1975 si les Soviétiques produisaient en grand nombre le missile géant SS-9 capable d’emporter une charge de 25 mégatonnes ou trois charges d’une puissance unitaire de 5 mégatonnes ou encore six charges d’une mégatonne.
Il estime en effet que l’URSS peut, d’une part posséder dès juillet 1969, 150 missiles stratégiques sol-sol de plus que les États-Unis, soit environ 1 200 ICBM (Missile balistique intercontinental) dont au moins 225 SS-9, grâce à la reprise en décembre 1968 de la production des missiles SS-9 arrêtée en janvier 1968 alors que 225 exemplaires avaient été construits, et d’autre part construire annuellement sept ou même douze sous-marins nucléaires lanceurs de missiles de performances comparables aux Polaris, ce qui lui permettrait de rattraper les États-Unis en 1975 au taux actuel de construction ou au début de 1972 au taux maximal de ses possibilités.
Le secrétaire à la Défense avait déjà fait état d’autres renseignements selon lesquels les Soviétiques auraient déployé un système de bombardement semi-orbital utilisant le SS-9, particulièrement adapté à l’attaque des bases de bombardiers, et procéderaient aux essais de têtes à ogives multiples pour SS-9. Ils auraient entrepris certaines études pouvant déboucher, dans quatre ou cinq ans, sur des systèmes « capables de réduire l’efficacité de la riposte par la force des SNLE équipés de Poseidons et de Polaris », et renforceraient leur dispositif de défense civile ainsi que leurs moyens antiaériens et antimissiles, tout en procédant à l’étude d’une défense antisatellite.
Aussi n’y a-t-il, pour M. Laird, aucun doute que l’URSS est en train de se doter d’une force de « première frappe ». Dans la terminologie américaine, une telle force est celle qui permet, en attaquant le premier, de détruire simultanément la plus grande partie des forces nucléaires stratégiques de l’ennemi (bombardiers, missiles sol-sol et mer-sol) afin que ce dernier n’ait plus les moyens suffisants pour pouvoir riposter par une deuxième frappe capable d’infliger des dommages inacceptables à l’agresseur. La destruction des forces de représailles de l’adversaire ne pouvant être totale, une défense efficace contre les moyens résiduels est une composante obligée d’une force de première frappe. Les États-Unis se sont toujours défendus de vouloir en posséder une et les anciens secrétaires à la Défense, M. McNamara et M. Clifford, estimaient que les Soviétiques n’en avaient pas non plus l’intention.
Il convient toutefois de noter que les révélations de M. Laird sont intervenues au moment du vote des crédits nécessaires aux programmes militaires et, en particulier, au déploiement du système de défense antimissiles Safeguard objet d’une controverse générale. Il est donc possible que la menace nucléaire soviétique ait été quelque peu exagérée.
Réduction du budget de défense
Soumettant à la commission sénatoriale des Forces armées ses propositions de réduction des dépenses militaires prévues par la précédente administration, M. Laird a proposé, en ce qui concerne les autorisations nouvelles d’engagement de dépenses, 141 millions de dollars d’économies sur le collectif budgétaire 1968-1969 et 2 170 sur l’exercice 1969-1970.
Celles-ci portent essentiellement sur les forces nucléaires stratégiques et sur le Vietnam. Le programme Sentinel est remplacé par le programme Safeguard moins onéreux, le programme du bombardier FB-111 est ramené de 14 à 4 escadrons, tandis que la phase de définition du nouveau bombardier AMSA (Advanced Manned Strategic Aircraft) est accélérée, et les Minuteman I maintenus en service jusqu’en 1974, date de leur remplacement par les Minuteman III. Pour le Vietnam, les économies portent sur la diminution des achats de munitions compensée toutefois par des dépenses destinées à la modernisation de l’armée vietnamienne pour permettre d’amorcer le désengagement de l’armée américaine.
Canada : nouvelle orientation de la politique de défense
Dans une conférence de presse tenue le 3 avril 1969 à Ottawa, M. Trudeau, Premier ministre du Canada, a défini les grandes lignes de la nouvelle politique de défense de son pays. L’ordre de priorité du Canada en matière de défense sera le suivant : défense du Canada, défense du continent nord-américain en coopération avec les États-Unis, maintien dans l’Otan, participation éventuelle aux missions internationales pour le maintien de la paix.
En ce qui concerne la défense du continent nord-américain, M. Trudeau a déclaré que le Canada poursuivrait sa coopération avec les États-Unis dans le cadre du NORAD et des autres accords de défense relatifs à la surveillance côtière, la détection anti-sous-marine et la coopération en matière d’armement.
L’attitude canadienne devant la réalisation du système de défense antimissiles américain « Safeguard » n’a pas été évoquée. Cependant, M. Trudeau souhaiterait revoir cette question au cours de conversations avec les États-Unis portant sur la défense du continent nord-américain dans son ensemble.
M. Trudeau a été plus précis en ce qui concerne la participation canadienne à l’Otan. Le Canada restera dans l’Otan, mais il procédera prochainement à une réduction « concertée et progressive » de ses effectifs stationnés en Europe pour se consacrer plus entièrement « à la défense du continent nord-américain en général et à celle de son territoire en particulier ». Le calendrier du retrait des forces canadiennes d’Europe sera soumis aux autres pays membres de l’Alliance atlantique. Une force mobile hautement mécanisée et parfaitement entraînée sera maintenue au Canada, prête à intervenir en Europe « en quelques heures ». Le Premier ministre n’a cependant précisé ni l’importance de cette force, ni les modalités de son intervention éventuelle.
Grande-Bretagne
Exercice Bold Adventure
La 24e Brigade de la 3e Division des réserves stratégiques basées en Angleterre a pris part, dans le Schleswig-Holstein, à un important exercice Otan qui mettait également en œuvre des unités danoises et allemandes.
La brigade britannique, transportée par air en huit jours grâce aux moyens du 38e Groupe de la Royal Air Force (RAF), a été placée sous commandement danois, dans le cadre du théâtre Nord-Europe. Elle a participé successivement à la défense des côtes de l’Est de Kiel, puis à des opérations menées contre des parachutistes sur le canal de Kiel même.
Ces manœuvres marquaient une étape importante dans l’élaboration de la doctrine d’emploi, par l’état-major de SHAPE (Grand Quartier général des puissances alliées en Europe), des moyens mis à la disposition de l’Otan par le gouvernement britannique en mai 1968. Elles avaient pour but de vérifier l’aptitude des moyens de l’Army Strategic Command à renforcer les forces de l’Alliance.
Production d’uranium enrichi par centrifugation
Les représentants des gouvernements britannique, allemand et néerlandais se sont réunis à Londres le 11 mars pour poursuivre les discussions commencées à La Haye, le 25 novembre 1968, au sujet de la production d’uranium enrichi selon le procédé de la centrifugation. Les ministres sont arrivés à un accord de caractère général définissant une collaboration à trois. Ils ont décidé de construire simultanément deux installations d’enrichissement d’uranium 235 : la première située en Grande-Bretagne, vraisemblablement à Capenhurst (Cheshire, Nord-Ouest de l’Angleterre), produirait 300 tonnes par an, la seconde, implantée à Almelo (Overijssel, province de l’Est) aux Pays-Bas, fournirait initialement 6 t, puis 600 t. Ces usines fonctionneront respectivement en 1973 et en 1971.
Les centrifugeuses seraient construites dans ces deux pays. De son côté, l’Allemagne fédérale (RFA) abritera le centre d’administration et de gestion du consortium.
De nouvelles négociations ont eu lieu à Bonn le 9 juin dernier pour parvenir à un accord définitif et déterminer les participations respectives dans les domaines technique et financier. Les ministres ont souligné l’intérêt porté à ces projets par d’autres pays européens et annoncé qu’ils étaient prêts à s’associer avec quelques-uns d’entre eux.
Quoi qu’il en soit, la signature de cet accord de principe demeure importante du point de vue économique, politique et peut-être même militaire. Il prouve que les trois pays signataires sont en voie de maîtriser une technique qui implique au départ des investissements coûteux, mais qui doit permettre ensuite de produire de l’uranium enrichi à des conditions beaucoup plus économiques que le procédé de diffusion gazeuse.
D’autre part, il n’est pas exclu qu’en multipliant les centrifugeuses on arrive à produire de l’uranium fortement enrichi, utilisable à des fins militaires. C’est la raison pour laquelle l’URSS a réagi à l’annonce de cet accord.
Belgique : budget de défense 1969
À Bruxelles, le projet de budget de la Défense nationale a été adopté par le Sénat le 27 mars. Le ministre, Paul Vanden Boeynants, a rappelé que la politique budgétaire pour 1969 était centrée sur la poursuite de la réorganisation des forces armées en cinq ans. Les nouvelles structures doivent, d’une part, satisfaire les engagements pris à l’égard de l’Otan et, d’autre part, correspondre aux conceptions nationales d’un appareil défensif limité, mais efficace. Le budget de Défense, qui s’élève à 23 286 millions de francs belges, accuse une augmentation de 4 % en valeur absolue par rapport à 1968, mais ne représente plus que 9 % du budget général de l’État, contre 12 % en 1968. Le pourcentage du budget des armées par rapport au Produit national brut (PNB) se situe, selon les estimations actuelles, entre 3 et 3,5 %. Les programmes d’équipement les plus importants sont les suivants :
• Pour la force terrestre, l’effort porte sur la modernisation de la défense antiaérienne (qui est presque entièrement réalisée), l’achat de chars Leopard (sur un coût total de 6 954 M FB, 2 120 seront payés en 1969), et le renouvellement du parc automobile. Par contre, la modernisation des autres matériels subit un important retard.
• Pour la défense aérienne, le programme d’achat de 88 Mirage a été ouvert en 1968 (7 500 M FB). L’option sur l’achat de 18 Mirage supplémentaires vient d’être levée par le gouvernement. En revanche, le programme de modernisation du matériel et des équipements subit un important retard, comme pour l’armée de terre.
• La force navale concentre son effort sur la construction de quatre escorteurs en sept ans (programme de 3 252 M FB, dont 529 en 1969) qui seront achevés à la cadence d’un par an à partir de la fin de l’année.
Comme l’a rappelé le ministre, ces programmes n’offrent pas d’aspects spectaculaires, mais la modernisation des matériels se poursuit.
Tchécoslovaquie : la « normalisation » dans les forces armées
Le 21 août 1968, conformément aux ordres reçus, l’armée tchéchoslovaque n’a pas résisté à l’invasion. Confinée dans ses casernes, elle ne s’en associa pas moins au vaste mouvement populaire de résistance passive à l’occupation. Les conséquences de l’intervention et de l’occupation se sont fait sentir dans deux domaines principaux : matériel, en touchant à la valeur opérationnelle de l’armée ; psychologique, en affectant le moral des cadres et de la troupe.
L’implantation de forces soviétiques a entraîné des répercussions, au moins passagères, sur le volume et l’implantation des forces tchécoslovaques. En particulier la nécessité de libérer des casernements au profit des forces soviétiques s’est traduite par le report du 1er octobre 1968 au 1er avril 1969 de l’incorporation d’une partie du contingent avec diminution importante des effectifs.
Parallèlement certaines unités ont été déplacées de Bohême en Slovaquie, sans toutefois modifier profondément le dispositif d’ensemble.
Sur le plan du moral, les conséquences apparaissent autrement importantes. La position paradoxale d’une armée, violentée par une armée tutrice et alliée, la méfiance du commandement soviétique à son égard ont provoqué sur le plan psychologique une véritable « cassure » entre l’armée tchécoslovaque et les armées des cinq pays ayant participé à l’intervention. La fraternité d’armes a été apparemment beaucoup plus qu’entamée et de longs délais apparaissent nécessaires pour cicatriser la blessure faite à l’amour-propre national.
Le commandement soviétique, sur demande, semble-t-il, du gouvernement tchécoslovaque, a cependant laissé la surveillance de la région frontière de l’Ouest à la charge du commandement national. Cette décision est de nature à atténuer les effets psychologiques de l’occupation et à faciliter la « récupération » morale de cette armée.
Contrainte à la coexistence avec les forces soviétiques, mais animée envers celles-ci de sentiments contradictoires, sinon franchement hostiles, l’armée tchécoslovaque donnait donc, à la fin de l’année 1968, l’image d’une armée aux forces morales diminuées ; son appartenance au Pacte de Varsovie semblait devoir être longtemps plus formelle qu’effective.
Cette opinion, partagée par les Soviétiques, qui se seraient notamment inquiétés de la situation exacte et des possibilités de l’armée tchécoslovaque lors des entretiens de Kiev, les 7 et 8 décembre 1968, devait amener les dirigeants tchécoslovaques à entreprendre une reprise en main visant à réaliser dans l’armée une unité de pensée et d’action, conforme aux décisions des Plénum de novembre et décembre 1968.
Du côté soviétique, on s’efforçait d’établir à nouveau avec les responsables militaires tchécoslovaques des relations amicales, concrétisées par de nombreux échanges de délégations et des visites officielles, notamment celle du général Dzur en URSS du 21 février au 1er mars 1969.
Plus nettement encore que ne l’avaient fait avant lui, en décembre 1968, les généraux Rusov et Bedrich, le général Dzur, confirmé début janvier comme ministre de la Défense nationale du gouvernement fédéral, a précisé les nouvelles tâches de l’armée : élever rapidement son niveau militaire, poursuivre un entraînement intensif afin de garantir une sécurité totale sur la frontière occidentale, orienter le travail politique de façon à renforcer l’unité de vue de ses membres.
Sur le plan de l’organisation du parti dans l’armée et de la formation politico-militaire, la conduite du travail du Parti sera désormais collégiale à tous les niveaux et assurée par une direction comprenant un tiers des membres nommés et deux tiers élus au vote secret, les décisions étant prises à la majorité. L’information politique a été reprise avec les réunions annuelles du parti dans l’armée. Ces réunions ont débuté le 15 janvier et se sont poursuivies jusqu’au 30 mars. On s’est efforcé d’y expliquer la politique du Parti et d’aplanir « de notables divergences d’opinions et des tendances contraires ». La formation idéologique et politico-militaire dans les unités sera assurée par la parution prochaine de deux nouveaux hebdomadaires, dans le cadre d’une refonte complète de la presse militaire.
Le gouvernement fédéral a, d’autre part, approuvé une loi constitutionnelle créant un Conseil de défense de l’État, qui recevra désormais certaines des attributions autrefois dévolues au gouvernement. La composition du conseil indique un renforcement de l’influence du parti communiste sur le haut commandement militaire.
Sur le plan politique les dirigeants ont demandé à l’armée, garante du régime sur le plan intérieur, de lutter contre les forces « anti-socialistes ». L’emploi des forces armées, dans un but éventuel du maintien de l’ordre, a notamment été souligné.
L’armée tchécoslovaque est donc actuellement l’objet d’une sollicitude particulière du Parti, épaulé par le haut commandement. Il s’agit avant tout de lui redonner une certaine foi dans sa mission, tant dans le cadre du Pacte de Varsovie qu’à des fins intérieures.
L’effort porté sur le moral et le renforcement de la cohésion, se traduit par un aménagement plus démocratique des structures du Parti à tous les échelons, la recherche d’une unité idéologique, le rétablissement d’une discipline absolue, l’élimination plus ou moins déguisée des éléments extrémistes, la valorisation des cadres d’exécution, une relance de l’instruction et enfin la perspective d’améliorations matérielles.
Les difficultés d’un retour à une situation assainie sont à l’échelle des problèmes qui se posent au niveau national dans tous les autres domaines. Ces difficultés procèdent d’un certain nombre de contradictions, qui caractérisent d’ailleurs l’ensemble de la situation tchécoslovaque. La plus évidente pour l’armée est la nécessité de renouer des contacts confiants et étroits avec les autres armées du Pacte, alors que la Tchécoslovaquie a été la victime de ses propres alliances et que son appartenance à la communauté socialiste a provoqué l’occupation étrangère.
Si, du côté soviétique, on fait preuve actuellement d’un certain ménagement, voire de prévenances protocolaires, le moral et l’état d’esprit des forces années tchécoslovaques constituent un facteur évident de faiblesse pour l’ensemble de la coalition. Le rétablissement d’une confiance mutuelle, avec toutes les conséquences qu’elle comporterait sur le plan opérationnel, pourrait être lié en définitive à l’évacuation totale des forces soviétiques de Tchécoslovaquie. Mais aucun indice ne permet actuellement de supposer que l’URSS se résigne à cette décision, quelle que soit la réussite de la politique de « normalisation » en Tchécoslovaquie.
La participation, réelle ou supposée, de certains militaires aux manifestations anti-soviétiques du 27 mars n’est pas faite pour améliorer la situation.
Albanie : réforme du service militaire
La loi sur le service militaire en vigueur depuis le 1er janvier 1961 a été modifiée. La durée du service dans la marine est ramenée de quatre à trois ans tandis qu’elle est portée de deux à trois ans dans l’arme blindée et le train ainsi que dans la totalité des forces aériennes où seules auparavant les unités opérationnelles conservaient leurs personnels appelés pendant trois ans.
Laos : progrès du Pathet-Lao
Avant que ne débute la saison des pluies, l’activité militaire s’est sensiblement accrue dans l’ensemble du royaume.
Le Pathet-Lao agissant le plus souvent par petits effectifs infiltrés depuis longtemps, à coup sûr et pratiquement sans pertes, a rendu inutilisable la principale route du pays, la RN 13, parallèle au Mékong, en détruisant la plupart de ses ponts. Il s’est aussi assuré, jusqu’à son confluent avec le Mékong, le contrôle de la vallée de la Nam Beng, voie d’infiltration vers la province siamoise de Nan à partir de la Chine ou du Nord-Vietnam. Il a en outre accru l’effectif de ses forces dans la région de Vientiane où l’insécurité s’est étendue.
De leur côté, les Forces armées royales, pour soulager les forces neutralistes de Muong-Souy soumises à une forte pression, ont lancé, vers la mi-avril, une opération de diversion sur Xieng-Khouang qu’elles ont contrôlé pendant presque tout le mois de mai. Plusieurs milliers de réfugiés sont venus se mettre sous leur protection et quelques éléments neutralistes de gauche se sont ralliés à elles.
Dans le Sud du Laos, les FAR ont repris le contrôle de la RN 13, les forces du Pathet-Lao s’étant repliées vers l’Est mais restant toujours capables d’atteindre le cours du Mékong dans les plus brefs délais. La poussée des forces de gauche vers le Mékong, en avril, semble avoir correspondu à une extension vers l’Ouest des itinéraires de la piste Ho-Chi-Minh. Une de ses branches aboutirait au plateau des Bolovens, à l’Ouest de Saravane. ♦