Défense dans le monde - États-Unis et République fédérale d'Allemagne : exercices Reforger II et Crested Cap II - Grande-Bretagne : le supplément au Livre blanc sur la Défense - Pays du Pacte de Varsovie : coopération militaire - Tchécoslovaquie : organisations paramilitaires et milice populaire - Chine populaire : défense nationale - Inde et Pakistan : activités militaires
États-Unis et République fédérale d’Allemagne (RFA) : exercices Reforger II et Crested Cap II
D’importantes manœuvres militaires américaines se sont déroulées récemment en Allemagne. Elles ont intéressé quelque 14 000 hommes de l’US Army et de l’US Air Force appartenant aux unités retirées d’Allemagne et redéployées sur le territoire des États-Unis dans le courant de l’année 1968.
À la fin de 1967, le gouvernement américain avait en effet pris la décision de rapatrier sur les États-Unis un certain nombre d’unités en vue de remédier partiellement au déficit de la balance extérieure des paiements. Il était prévu, conformément aux accords passés entre les États-Unis et l’Otan et au traité trilatéral de 1967 signé par les États-Unis, la Grande-Bretagne et la RFA, que ces unités demeureraient affectées aux forces américaines d’Europe, leur matériel lourd étant d’ailleurs laissé sur place en Allemagne. Des exercices annuels devaient être effectués en vue de vérifier la mobilité de ces unités et de leur permettre de se familiariser avec les zones dans lesquelles elles seraient éventuellement appelées à combattre, ainsi que de réaffirmer la solidarité des États-Unis avec leurs alliés de l’Otan. Les premiers exercices, baptisés Reforger I (1) pour l’élément « Terre » et Crested Cap I pour l’élément « Air », se sont déroulés en janvier et février 1969. Il s’agit dont actuellement de la deuxième série d’exercices de ce genre, Reforger II et Crested Cap II.
L’aérotransport des unités terrestres participant à l’exercice Reforger II a duré sept jours, du 5 au 11 octobre 1970. Il a permis l’acheminement de 11 400 hommes et de plus de 500 tonnes de matériel de la 1re Division mécanisée à deux brigades (2) depuis Fort Riley (Kansas) jusqu’aux terminaux aériens de Rhein-Main (Francfort), Ramstein et Echterdingen (Stuttgart), soit sur une distance d’environ 11 000 km. L’aérotransport a nécessité plus de 150 missions qui ont été effectuées par 66 C-141 (3) et 12 Douglas C-133 Cargomaster.
Après avoir perçu leurs matériels lourds stockés dans les dépôts de Karlsruhe, Kaiserslautern et Mannheim, les unités ont effectué des manœuvres, baptisées Certain Thrust, du 19 au 24 octobre entre Bamberg et Grafenwöhr (80 km au nord-est de Nuremberg). Dans cet exercice « à double action », qui a mis en œuvre plus de 30 000 hommes aux ordres du général commandant le 7e Corps d’Armée US, le parti adverse était représenté par des unités de la 3e Division mécanisée américaine et la 35e Brigade de Panzer Grenadier allemande. Les actions les plus spectaculaires de l’exercice Certain Thrust ont consisté en un franchissement du Main et un assaut aéromobile. À l’issue des manœuvres, les unités Reforger II ont participé à des écoles à feu au camp de Grafenwöhr les 24 et 25 octobre. Le rapatriement des unités sur les États-Unis a commencé le 29 octobre à partir de Nuremberg et devait être terminé le 26 novembre.
En ce qui concerne l’élément « Air », l’exercice Crested Cap II a vu le déploiement en Allemagne des trois escadrons de la 49e Escadre de Chasse, normalement basés à Holloman (Nouveau-Mexique) et du 417e Escadron, basé à Moutain Home (Idaho). Ces unités sont équipées de chasseurs-bombardiers McDonnell Douglas F-4D Phantom II. Elles ont été redéployées à partir du 10 septembre en Allemagne sur les bases de Hahn, Bitburg, Ramstein et Spangdahlem et, pendant un mois, se sont familiarisées avec les conditions de vol et les procédures en usage sur le théâtre européen. Leur retour aux États-Unis s’est échelonné du 6 au 11 octobre.
Bien qu’il soit encore trop tôt pour porter un jugement sur les exercices Reforger II et Crested Cap II, il semble cependant que leur déroulement ait été satisfaisant. En particulier, et bien que le Pentagone ait fait remarquer qu’il ne s’agissait pas en l’occurrence de tester la rapidité de déploiement des unités terrestres et aériennes, des progrès sensibles ont été enregistrés par rapport aux premiers exercices : Reforger I et Crested Cap I. C’est ainsi que l’aérotransport des unités Reforger II n’a duré que sept jours, contre seize en 1969 et leur rapatriement sur les États-Unis, vingt-sept jours contre cinquante.
Par contre, il est loisible de s’interroger sur la valeur du concept du « double stationnement ». À ce sujet, il convient de noter que le général Westmoreland, chef d’état-major de l’US Army, et le général Goodpaster, commandant suprême allié en Europe (SACEUR) et commandant en chef des Forces américaines sur ce théâtre, ont, tous les deux, séparément et nettement déclaré que ce principe ne serait pas appliqué à d’autres unités américaines. En effet, ce concept, qui avait la faveur de l’US Air Force mais pas celle de l’US Army, et qui théoriquement devait se traduire par des économies sur les crédits militaires, s’avère d’une application plus onéreuse que le stationnement permanent de ces mêmes forces en Europe. C’est d’ailleurs pour cette raison que ce type d’exercice, qui devait être annuel, n’a pas eu lieu au cours de l’exercice budgétaire 1970 (4), mais a dû être reporté à l’exercice 1971 (5). De plus, l’existence d’unités basées aux États-Unis, mais maintenues aux ordres d’USAREUR (6), pose de nombreux problèmes de commandement, d’organisation et d’amalgame. Aussi est-il probable que l’expérience du « double stationnement », qui ne satisfait réellement ni les militaires américains ni les pays européens de l’Otan, ne sera pas étendue à d’autres unités. Quoi qu’il en soit, les déclarations des généraux Westmoreland et Goodpaster entre autres ont pesé sur la décision prise par l’administration américaine de surseoir à la réduction envisagée des troupes américaines stationnées en Europe.
Grande-Bretagne : le supplément au Livre blanc sur la Défense
Depuis son retour au pouvoir en juin 1970, le parti conservateur n’avait pas défini officiellement l’ensemble de sa politique de défense. Cette lacune vient d’être comblée par la parution, le 28 octobre dernier, d’un supplément au Livre blanc sur la défense publié par le précédent gouvernement travailliste en février 1970. Ce document, d’une dizaine de pages, affirme la volonté de la nouvelle administration de replacer la défense au rang qui est le sien parmi les priorités nationales et, dans la limite des ressources disponibles, de dégager les moyens nécessaires. Après un rapide exposé des choix stratégiques du gouvernement, la déclaration envisage les conséquences de cette nouvelle orientation et énumère les mesures qui devront être prises dans les trois Armées. Elle se termine par une analyse succincte des implications financières des décisions arrêtées.
Sur le plan stratégique, la défense de l’Europe conserve la priorité et la garantie de la sécurité européenne demeure dans l’Alliance Atlantique, c’est pourquoi l’accent continuera d’être mis sur la participation à l’Otan. Cependant, le Livre blanc rappelle les obligations de la Grande-Bretagne à l’égard de ses ex-territoires d’outre-mer et sa volonté de respecter les clauses des traités du CENTO (Central Treaty Organisation) et de l’Otase (Organisation du Traité de l’Asie du Sud-Est).
Le Royaume-Uni maintiendra une présence à l’Est de Suez. Conformément au désir formulé par les gouvernements concernés et dans le cadre d’un accord politique à cinq à réaliser entre la Grande-Bretagne, l’Australie, la Nouvelle-Zélande, la Malaisie et Singapour, une force britannique sera stationnée dans le Sud-Est Asiatique. Elle comprendra : cinq frégates, un bataillon d’infanterie renforcé, un détachement de reconnaissance maritime équipé d’avions Hawker Siddeley Nimrod, des hélicoptères et éventuellement un sous-marin. Les dépenses supplémentaires correspondantes sont évaluées entre cinq et dix millions de livres. D’autre part, avec les États du golfe Persique la négociation sera poursuivie pour la défense de cette zone.
En ce qui concerne les trois armées, la Royal Navy sera équipée dès que possible de missile français Exocet. En attendant la mise en place de ce système et celle de nouveaux croiseurs armés d’avions à décollage vertical, la durée du service du porte-avions Ark Royal, équipé de Phantom, sera prolongée jusqu’à la fin de la décennie. Il ne sera pas remplacé, l’appui en mer sera ultérieurement assuré par la Royal Air Force (RAF). Pour de plus amples détails le lecteur voudra bien se reporter à la chronique maritime de ce mois.
Dans l’armée de terre (Army), le manque d’engagements contraint à poursuivre la réduction envisagée de certaines unités. Toutefois, les dissolutions prévues ne seront pas réalisées. D’autre part, la Brigade de Gurkhas sera maintenue à quatre ou cinq bataillons, en fonction de la participation du sultanat de Brunei, l’un de ces bataillons pouvant être stationné en Angleterre. Enfin, des réserves, à la disposition du Gouvernement britannique seront mises sur pied à base d’unités reconstituées de la Territorial and Army Volunteer Reserve. Cette dernière formera également un régiment blindé affecté au renforcement de la BAOR (British Army of the Rhin). Ces mesures doivent, dans un premier temps, porter sur une tranche d’environ 10 000 à 12 000 hommes.
Dans la RAF, en raison du manque de matériels adaptés à la reconnaissance armée et du nombre insuffisant d’avions de combat et d’appui, il est décidé de poursuivre et de développer le programme MRCA (Medium Multi-Role Combat Aircraft) en coopération avec la RFA et l’Italie. Enfin le nombre des Jaguar de combat sera augmenté au détriment des Jaguar d’entraînement dans les limites de la commande prévue de 200 appareils.
D’autre part, le sous-effectif chronique des forces armées est rappelé et déploré ainsi que l’inquiétude que suscite la diminution du taux d’engagements. Le Gouvernement compte sur les mesures prévues et sur la remise en honneur de la volonté de défense pour remédier à cette situation.
Enfin, après avoir souligné que les sommes inscrites au budget par le précédent gouvernement n’auraient certainement pas permis de faire face même au programme réduit qu’il avait envisagé, le Livre blanc fixe l’enveloppe budgétaire pour les années à venir. Pour 1971-1972, celle-ci sera de 2 327 millions de livres sterling, imposant une diminution réelle de 28 M£, diminution qui sera portée à 132 M pour l’année 1974-1975. Ces économies seront à rechercher dans l’examen annuel des projets à long terme, effectué dans l’optique de la détermination gouvernementale d’épargner partout où cela est possible tout en respectant les priorités de la politique de défense. Aucun projet majeur actuellement décidé ne sera abandonné, mais un certain nombre de programmes secondaires principalement dans le domaine de l’infrastructure et des équipements seront diminués ou étalés.
Bien que les décisions annoncées par le Livre blanc ne présentent, à première vue, aucun caractère spectaculaire, il n’en est pas moins certain qu’elles marquent une volonté profonde de changement, les points essentiels en étant l’accent nouveau mis sur la défense et le coup d’arrêt donné à la politique de désengagement à l’Est de Suez. La signification du maintien de la présence militaire britannique dans le Sud-Est asiatique ne peut, en effet, se mesurer uniquement par le seul effectif des troupes restant stationnées dans cette zone. Il est probable que la nouvelle orientation ainsi marquée aura, à l’avenir, un retentissement certain tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du Royaume-Uni.
Pays du Pacte de Varsovie : coopération militaire
Après les manœuvres d’automne, les armées des pays de l’Est ont repris leurs activités habituelles. Les responsables militaires des États-membres du Pacte de Varsovie semblent s’être accordés quelques délais pour tirer, de concert, les enseignements de leur coopération au cours de l’année écoulée et pour fixer les orientations de leurs activités futures. Après une première série de rencontres à l’issue des manœuvres Fraternité d’armes entre les principaux chefs militaires soviétiques et est-allemands, une session du Conseil militaire du Pacte de Varsovie s’est tenue à Varna à la fin du mois d’octobre.
Le maréchal Gretchko est arrivé en République démocratique d’Allemagne (RDA) le 17 octobre. Le jour même, en compagnie du général Epichev, chef de la direction politique des Armées, du général Pavloski, commandant des Forces terrestres, du maréchal Koutakhov, commandant en chef de l’Aviation, de l’amiral Gortchkov, commandant en chef de la Marine, le ministre de la Défense de l’URSS a assisté à la dernière phase des manœuvres Fraternité d’armes.
Le 19, il rencontrait M. Ulbricht. Il était alors accompagné du général Epichev, du général Koulikov, commandant en chef du Groupe des forces soviétiques en Allemagne (GFSA) et de l’amiral Mikhaïline, commandant de la Flotte soviétique de la Baltique. Du côté allemand, M. Stoph, président du Conseil des ministres, M. Honecker, membre du Bureau politique du Sozlalistische Einheltspartei Deutschlands (SED), le général Kessler, Chef d’état-major de la Nationale Volksarmee (NVA) ainsi que l’amiral Verner, chef de la Direction politique assistaient M. Ulbricht au cours de son entretien avec le ministre de la Défense de l’URSS.
Les deux délégations ont abordé dans leurs conversations le problème de la coopération militaire entre leurs pays et celui du renforcement du potentiel de défense de la RDA. Ces deux opérations sont destinées selon les représentants des deux États à renforcer la sécurité en Europe.
Durant plusieurs journées les conversations entre militaires soviétiques et allemands, les inspections d’unités du GFSA et de la NVA, les visites de villes et d’usines se sont succédé.
Au cours de nombreuses allocutions, les orateurs soviétiques et allemands ont développé les thèmes de la coopération, de la fraternité d’armes et de la solidarité entre les pays du Pacte.
Dans un discours prononcé le 21 octobre, lors de la réception offerte en l’honneur de la délégation soviétique par le Comité central du SED et par le Conseil des ministres de la RDA, M. Ebert, membre du Comité central, devait souligner le caractère positif du traité signé entre l’URSS et la RFA.
Le 23 octobre la délégation soviétique a regagné l’URSS.
À Varna, la réunion du Conseil militaire des États-membres du Pacte de Varsovie s’est tenue du 27 au 30 octobre. Le Conseil, présidé par le maréchal Iakoubovski, Commandant en chef du Pacte, a dressé le bilan de l’instruction pour l’année 1970 et a fixé les missions pour 1971.
À l’issue de cette réunion le maréchal Iakoubovski a été reçu le 31 octobre à Sofia par M. Jivkov, chef du gouvernement bulgare. Le général Djourov, ministre de la Défense de Bulgarie et le général Chtemenko, Chef d’état-major du Pacte, ont assisté à l’entretien.
Tchécoslovaquie : organisations paramilitaires et milice populaire
Le général Otakar Rytir a été déchargé, fin octobre, de ses fonctions de représentant pour les affaires concernant le stationnement des troupes soviétiques en territoire tchécoslovaque.
Le général a été nommé à la tête du Comité fédéral de la SVAZARM, organisation chargée en Tchécoslovaquie de la préparation paramilitaire.
Cette nomination pourrait être la preuve de l’intérêt porté par les dirigeants du pays à la SVAZARM et aux organisations paramilitaires. Jusqu’en 1968 le général Rytir assumait les fonctions de chef d’état-major général (EMG) de l’Armée tchécoslovaque.
Un exercice de défense du territoire a eu lieu les 10 et 11 octobre dans les régions de Prague, Brno et Bratislava. Cet exercice, mené par la Milice populaire avec le concours d’unités de l’armée et de la police, a été présenté comme « le point culminant d’un entraînement de deux ans des milices populaires ».
Chine populaire : défense nationale
Les préparatifs de défense se poursuivent activement et leur nécessité a constitué un des thèmes principaux des éditoriaux et discours du 1er octobre. Cette préoccupation a d’ailleurs été exprimée par Mao Tsé-Toung lors d’un entretien avec une personnalité de passage à Pékin, à qui il a laissé entendre qu’il estime qu’une guerre sino-soviétique est inévitable.
La fête nationale a aussi mis en évidence l’importance à nouveau attribuée à la milice, qui a fourni le tiers de l’effectif ayant défilé à Pékin. Ce corps comprendrait actuellement de douze à quatorze millions de personnes, dont 90 % de fantassins.
La Chine a procédé, le 14 octobre à 7 h 30 GMT, à son onzième essai nucléaire, à propos duquel Pékin a observé, au moins officiellement, un mutisme total. Il s’agirait d’un essai atmosphérique ayant mis en œuvre un engin thermonucléaire de 3 MT, dont on peut penser qu’il était destiné à poursuivre ou parfaire les recherches entreprises dans le domaine de la miniaturisation. Le taux de radioactivité observé au Japon à la suite de ce tir s’est révélé inférieur à celui relevé après de précédents essais, notamment celui du 24 décembre 1967.
Inde et Pakistan : activités militaires
En Inde, le ministre de la Défense a annoncé la sortie du premier MiG-21 fabriqué en quasi-totalité dans les trois usines édifiées avec l’aide de l’URSS. Cet appareil reviendrait à 1,3 M de dollars pièce soit 60 % de plus que s’il était acheté directement aux Soviétiques. Il est prévu qu’après la production de 80 MiG-21, soit vers 1973-1974, l’Inde fabriquera une centaine de MiG-21 améliorés (vitesse, armement, autonomie).
Une nouvelle usine d’armement dans le secteur public, la Bharat Dynamic Ltd, a vu le jour à Hyderabad. Elle regroupera les fabrications de fusées et engins.
Enfin, le Gouvernement indien a annoncé qu’il avait proposé des places dans ses écoles militaires aux rebelles angolais.
Au Pakistan, va être institué prochainement pour les étudiants un service militaire d’un an.
Dans le cadre des mesures visant à transférer au Pakistan oriental une partie des administrations et des grands commandements militaires, le Quartier général de la Marine pourrait s’établir bientôt à Chittagong. En attendant, deux établissements navals ont été créés au Bengale : une base à Khulna et une école de spécialistes à Kaptaï près de Chittagong.
Une quinzaine d’officiers du Sud-Yémen suivent actuellement un stage d’artillerie au Pakistan. ♦
(1) REdeployment of FORces from GERmany.
(2) La 3e Brigade de la 1re Division est stationnée en permanence à Augsbourg (RFA).
(3) Le Lockheed C-141 Starlifter est capable de transporter 150 hommes ou 32 t de matériel à plus de 800 km/h sur une distance de près de 10 000 km.
(4) Exercice budgétaire 1970 : 1er juillet 1969 - 30 juin 1970.
(5) Exercice budgétaire 1971 : 1er juillet 1970 - 30 juin 1971.
(6) USAREUR : US Army in Europe : Commandement américain des unités de l’Armée de Terre en Europe.