Directeur, depuis 1967, de la division « Affaires Civiles » du Secrétariat général de la Défense nationale, l'auteur est particulièrement bien placé pour faire le bilan de l'action entreprise pour la protection de la population depuis l'ordonnance du 7 janvier 1959. Les idées qu'il avance et les mesures qu'il préconise ici n'engagent cependant que lui-même.
La population civile est-elle ou non protégée ?
C’est là une question d’actualité à laquelle il est répondu le plus souvent par la négative. Le public, en effet, croit généralement que la France, contrairement à la plupart des autres pays, ne dispose d’aucun abri et ne consacre à la protection de sa population que des crédits insignifiants. Les chiffres seraient là pour le prouver : tandis que les sommes dépensées par habitant en 1969 peuvent être estimées à 20 francs en Suède et à 9 francs en République Fédérale d’Allemagne, c’est à 2 francs seulement que s’élève la contribution annuelle de chaque Français au budget de l’État en matière de protection civile.
Cette situation apparaît à certains d’autant plus regrettable que les conséquences de notre état d’impréparation, qui pourrait être fatal « en cas de malheur », c’est-à-dire en temps de guerre, s’avère dramatique dès le temps paix. L’année 1970 vient de le montrer.
Si une simple tempête de neige dans la vallée contraint des milliers d’automobilistes à rester plusieurs jours sans secours sur une autoroute, l’opinion est en droit de s’inquiéter et de se demander ce qui arriverait lorsqu’au froid et aux congères viendraient s’ajouter des bombardements et des retombées radioactives. Le moment convient donc pour tenter de faire le point et démystifier le problème.
Il reste 94 % de l'article à lire