Le franquisme. Histoire et bilan 1939-1969
Dans un pays que la géographie a nettement compartimenté, sur un sol pauvre, disposant d’une infrastructure restreinte de communications, un peuple de 34 millions d’habitants vit dans une flagrante inégalité sociale, que la rigidité des structures empêche de se développer à la même vitesse que les autres pays européens. Un régime autoritaire, centralisateur, s’appuyant sur des forces conservatrices, devant recourir à l’étranger, et notamment aux États-Unis, pour tenter de faire enfin « décoller » l’économie, faute d’une suffisante capacité d’investissements nationaux, accentue encore les traits géographiques et sociaux, contrariant les premiers et renforçant les seconds. Le résultat est que l’Espagne continue de vivre avec ses contradictions et que certaines d’entre elles s’accentuent même davantage. L’habileté et la subtilité politiques du général Franco permettent cependant au régime de s’imposer, l’opposition étant par elle-même divisée, au surplus muselée, et par suite incapable de se dresser comme une force de contrepoids, a fortiori de relève.
Tel pourrait être un résumé très succinct et très fragmentaire de cet ouvrage épais et dense, dont l’auteur reconnaît qu’il est « engagé », sans toutefois être « partisan ».
On le lira avec intérêt. L’Espagne, bien que voisine de notre pays y est mal connue. Son véritable visage est très différent de celui qu’elle offre aux millions de touristes qui la visitent chaque année ; les événements d’une récente actualité et ceux qui s’y annoncent méritent attention : le présent ouvrage en donne une explication à laquelle on ne saurait rester indifférent. ♦