La crise pétrolière de 1970-1971 a montré l'efficacité du syndicat constitué par les pays producteurs groupés dans l'Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole) et souligné la situation de dépendance et d'insécurité des pays consommateurs. Ceux-ci ont pris quelques mesures telles que l'encouragement aux prospections dans des zones plus sûres, l'augmentation du niveau des stocks de réserve et l'accélération du développement de l'énergie électrique nucléaire. Mais ces mesures seront-elles suffisantes ? Que nous réserve l'avenir ? Comment réduire les risques d'affrontement qui découlent de cette situation de dépendance et comment faire pour qu'un dialogue fructueux s'établisse pour le bien de tous entre producteurs et consommateurs ? Ces questions sont d'autant plus graves que, d'ici 1980, l'Europe devra importer sous forme de pétrole les deux tiers de ses ressources en énergie.
L'évolution de la crise pétrolière de 1970-1971 - Le problème de la dépendance
En matière pétrolière, le point central qui intéresse aujourd’hui la France, l’Europe, le Japon et peut-être demain d’autres régions du monde, c’est celui de la dépendance à l’égard des pays producteurs ; de récentes crises l’ont suffisamment prouvé mais il n’est pas inutile ni inopportun d’y revenir (1).
Une interview accordée au mois de mai 1971 à l’U.S. News and World Report par M. Bradshaw, Président d’Atlantic Richfield Company (ARCO), une des entreprises pétrolières indépendantes américaines les plus actives et imaginatives, qui a notamment découvert le pétrole brut de l’Alaska, résume avec vigueur et pertinence les problèmes posés par cette dépendance.
« Toute l’économie de notre pays repose sur l’énergie. Nos aspirations pour l’avenir, en termes de niveau de vie, dépendent de l’énergie. Quand je dis « niveau de vie » je ne veux pas dire seulement les biens matériels. Je parle de la réalisation de nos buts relatifs au progrès social, et à la mise en valeur de la nature : Aucune de ces choses ne peut être accomplie sans l’emploi de l’énergie. Ainsi l’énergie est devenue vraiment un problème crucial et non seulement en termes de sécurité militaire mais en termes de sécurité économique. Le problème alors est : dans quelle limite pouvons-nous permettre de laisser cette base de toute notre façon de vivre reposer sur nos relations avec des pays étrangers, ou dépendre d’eux ? Je pense que nous ne devrions pas devenir totalement dépendants, et je dirais que dépendre pour 40 % des nations du Moyen-Orient équivaut à la dépendance. Si cela arrivait, je pense que cela aurait une telle importance pour notre politique étrangère que nous ne serions plus les maîtres de notre propre destin. »
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