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Mali : le voyage en France du colonel Traoré, chef de l’État malien
Fin avril, pendant plusieurs jours, Paris a été pavoisé aux couleurs vert, or et rouge en l’honneur du colonel Moussa Traoré, président de la République du Mali en visite officielle en France.
En voyant flotter au même vent que notre drapeau l’emblème d’une nation amie, de nombreux Français ont, sans doute, voulu faire plus ample connaissance avec cet État authentiquement africain entre tous.
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Que représente le Mali à l’échelle africaine ? Le pays couvre une superficie de 1 204 000 km2 environ et s’étend du 10e parallèle au Tropique du Cancer ; il comprend trois grandes régions, les bassins du Haut-Sénégal et du Haut-Niger, un plateau latéritique sahélien et de vastes étendues sablonneuses…, trois zones de végétation, les galeries forestières, la savane à épineux et les palmeraies du désert… trois saisons faisant alterner la fraîcheur de l’hivernage avec la sécheresse qu’apportent du Nord-Est l’alizé « harmattan » et les chaleurs torrides de l’été ; on y trouve le mystère de la forêt, le grouillement de la vie le long des rives du fleuve nourricier et le dépaysement total aux confins de l’immensité saharienne. Cette diversité fait du Mali une contrée aux multiples visages, pleine de couleurs, attirante et attachante au plus haut point.
Peuplé de 4 800 000 habitants en forte proportion jeunes, cultivateurs ou éleveurs vivant de la terre, le Mali compte, après la capitale Bamako qui abrite 200 000 habitants, six chefs-lieux, groupant de 15 000 à 30 000 âmes. Quatre villes échelonnées sur l’artère vitale, le Niger, portent des noms historiques, Gao, Tombouctou, Mopti, Ségou ; une autre, Kayes, installée sur la voie ferrée reliant Bamako à Dakar et terminus du bief navigable du fleuve Sénégal, enfin Sikasso, important nœud routier providentiellement placé à proximité des frontières de la Côte d’Ivoire et de la Haute-Volta. Le territoire saharien, peu peuplé, est le domaine des nomades et de leurs troupeaux qui se déplacent au gré des pluies, en quête de pâturages.
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Le Mali moderne est l’héritier d’une grande histoire et le fidèle gardien de nobles traditions. Succédant à celui du Ghana, l’empire du Mali fut un des États importants de l’Afrique moyenâgeuse. L’historien El-Bekri cita le premier souverain musulman au XIe siècle et le chroniqueur Ibn Khaldoun en reparla trois siècles plus tard tandis que le grand voyageur marocain Ibn Battouta parcourait le pays à la même époque.
C’est au début du XIVe siècle que le Mali atteignit son apogée sous le règne d’Abou Bakr II et de Mansa Moussa, son fils. Abou Bakr était un souverain avide de savoir et entreprenant qui, selon l’écrivain Al Omari, partit sur l’océan afin d’en connaître les limites et ne revint pas de son expédition téméraire. Mansa Moussa fut cet extraordinaire pèlerin se rendant à La Mecque en grand équipage et distribuant l’or à profusion sur son chemin ; sous son règne éclairé un courant d’échanges intellectuels, artistiques et religieux s’instaura entre l’Égypte et le Mali. C’est de cet âge heureux que date le rayonnement de Tombouctou, centre culturel de l’empire dont les limites englobaient une partie du Haut-Niger de Gao à Kankan, les bassins du Sénégal et de la Gambie, passaient par le Tagant, et atteignaient la région d’Araouane et les abords de l’Adrar.
Mais les temps de la décadence approchaient… Dès le XVe siècle l’étoile montante de l’empire Songhaï de Gao, qui devait s’étendre du lac Tchad à l’océan Atlantique, éclipsait le prestige malien. Puis vint l’heure du partage où l’on vit d’habiles chefs Bambara à la tête d’un peuple pugnace et hardi se tailler une part confortable dans ce grand corps défaillant et organiser progressivement le pays en État autonome ; il est notoire que, pendant tout le XVIIIe siècle, marqué par les règnes de Biton Koulibali, le Conquérant, et de Ngola Diara, le puissant royaume Bambara s’élargit considérablement autour de Djenné et de Ségou.
D’autres États naquirent ainsi : le royaume de Kinédougou à Sikasso, celui des Peulhs du Macina et ceux d’El Hadj Omar et de Samory ; mais les guerres et les divisions intestines les affaiblirent tous et leur gloire fut éphémère.
Au milieu du XIXe siècle eut lieu la conquête française suivie de la période de la colonisation, pendant laquelle, de 1850 à l’indépendance, soldats, administrateurs, médecins et missionnaires rivalisèrent d’énergie et de dévouement au bénéfice des populations autochtones qu’ils guidèrent vers une promotion intellectuelle et sociale, lente mais indéniable, et qui porta peu à peu des fruits appréciables.
En 1958 était créée la République du Soudan jouissant de l’autonomie au sein de la communauté française. Le 17 janvier 1959, le Soudan et le Sénégal formaient la Fédération du Mali qui proclamait son indépendance le 20 juin 1960. Mais l’existence de cette fédération était éphémère. En effet, dès le 20 octobre de la même année, le Sénégal se retirait et le Soudan prenait le nom de Mali le 22 septembre 1960.
Responsable du nouvel État pendant une décennie, le président Modibo Keita s’engageait résolument dans la voie d’un socialisme autoritaire à l’intérieur et d’un non-alignement ombrageux vis-à-vis de l’étranger. L’échec complet de sa politique amenait l’armée à intervenir au nom du peuple et, le 19 novembre 1968, un Comité militaire de libération nationale l’écartait du pouvoir.
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Acteur principal de ce renversement, le lieutenant Moussa Traoré du CMLN basait les motivations profondes de l’intervention militaire sur la certitude que le régime de M. Modibo Keita « n’avait plus de fondement légal et ne pouvait plus assurer le bonheur du peuple malien » ; selon lui « la conséquence de toutes ces mesures arbitraires et impopulaires », à savoir le refus obstiné de convoquer le VIIe congrès de l’Union soudanaise-RDA, la dissolution de l’Assemblée nationale, la création d’une délégation législative illégale et l’institution d’une milice populaire avait été « la dégradation de la situation économique accompagnée d’un climat déprimant de peur collective et d’insécurité à tous les niveaux »… Et le jeune chef d’État, abordant l’avenir avec optimisme, affirmait : « Nous n’épargnerons aucun effort pour accélérer la promotion économique et sociale du pays », … précisant qu’au-delà des tâches exaltantes de rénovation nationale et parallèlement à la consolidation de la souveraineté nationale, le Mali apporterait, « par la lutte contre le colonialisme et l’apartheid, sa contribution aux efforts déjà en cours en vue de hâter la libération complète du continent africain ».
Le programme d’action des militaires autorisait tous les espoirs, encore que le bilan de l’administration précédente eut révélé une situation extrêmement grave dans tous les domaines et, en particulier, une économie au bord de la faillite.
Le CMLN comptait beaucoup sur le rétablissement des libertés individuelles, le développement de l’agriculture, le retour à l’équilibre budgétaire et la réorganisation des circuits commerciaux, pour réaliser le redressement indispensable ; mais il traînait involontairement derrière lui les séquelles de la gestion marxiste de M. Modibo Keita.
Ce n’est qu’après l’élimination de tous les anciens ministres du Président évincé, en septembre 1969, que le lieutenant Moussa Traoré, devenu chef du gouvernement, décidait de prendre totalement à son compte les affaires de l’État. Bénéficiant d’un préjugé favorable auprès de la population aspirant à sortir du marasme, le nouveau gouvernement obtenait de bons résultats dans le domaine économique ; les cultures de rapport, comme le coton par exemple, se développaient rapidement. Mais si le secteur primaire se révélait en progression, on ne pouvait en dire autant des secteurs secondaires et tertiaires qui n’enregistraient qu’un développement limité ; cependant que la balance du commerce extérieur s’équilibrait grâce à une augmentation considérable des exportations de viande sur pied ou de coton.
Malheureusement la situation désastreuse, laissée par un régime présomptueux qui avait surestimé ses forces en matière financière, demeurait une source d’inquiétude dans la mesure où le Trésor malien, accusant un déficit chronique, éprouvait des difficultés quasi-insurmontables pour établir son budget.
On escomptait toutefois à Bamako que les mesures d’austérité imposées suffiraient à remettre en marche la machine économique et à rétablir l’équilibre de la trésorerie. C’était compter sans les intrigues et les manœuvres de l’opposition. En effet, l’autoritarisme du CMLN l’avait brouillé avec les syndicats et en particulier ceux regroupés au sein de l’Union nationale des travailleurs du Mali, hostiles au nouveau régime et résolus à écarter toute réforme allant à rencontre du « socialisme scientifique » de M. Modibo Keita. Aussi, après deux ans d’escarmouches, le gouvernement devait-il se résoudre à adopter la manière forte en vue de réduire au silence une opposition de plus en plus virulente. La dissolution de l’UNTM tranchait, provisoirement tout au moins, le débat.
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Dans l’immédiat le gouvernement du colonel Moussa Traoré, tout en poursuivant le redressement économique et l’assainissement financier, doit faire face à des exigences pressantes. On peut faire confiance à son équipe jeune, dynamique et avisée aussi bien en politique intérieure qu’à l’égard de l’étranger. Grâce à sa politique de bon voisinage en Afrique et de coopération avec les puissances industrialisées, le Mali s’est ménagé des appuis efficaces ; du côté communiste, les rapports avec l’URSS, quoique plus réservés que par le passé, sont encore satisfaisants et les activités des assistants économiques chinois ne se ralentissent pas. Chez les Occidentaux, la République fédérale d’Allemagne (RFA) et les États-Unis semblent manifester leur intérêt plus spécialement dans le cadre des recherches minières. D’autre part, au même titre que d’autres pays du Tiers-Monde en voie de développement, le Mali obtient des avantages substantiels de son association avec la Communauté économique européenne et reçoit l’aide de divers organismes internationaux.
Enfin, les relations du Mali et de la France ont conservé un caractère privilégié. Les liens affectifs noués pendant un siècle de vie commune ont résisté aux orages qui ont assombri la période Modibo Keita.
Maliens et Français ont appris à se connaître, et à s’estimer sur les champs de bataille. Il n’est pas un seul ancien des troupes de Marine qui n’ait quelque souvenir émouvant à remémorer ou un exploit à raconter, se rapportant à une des nombreuses campagnes au cours desquelles Maliens et Français combattirent côte à côte.
Le colonel Moussa Traoré a voulu montrer en nous rendant visite la pérennité d’une amitié franche et loyale ; l’accueil qu’il a reçu, à Paris comme en province, lui a prouvé que la France se souvient de ses amis.
Tanzanie : Remous à Zanzibar
Lorsque la nouvelle se répandit le 8 avril 1972 que le « Cheikh » Karumé, vice-président de la Tanzanie, homme fort de Zanzibar, avait été assassiné la veille, personne ne pleura sur le sort malheureux d’un tyran orgueilleux et méfiant qui ne régnait que par l’emploi de la force et de la répression rappelant ainsi les méthodes cruelles des despotes d’antan.
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Le seul nom de Zanzibar évoque les richesses des Tropiques et leur végétation exubérante, les parfums exotiques et les épices de l’Orient ; néanmoins, au-delà du charme et de l’arôme qui s’en dégagent, il fait plutôt revivre un sombre passé qui n’a rien du conte des mille et une nuits imaginé par le profane.
L’île de Zanzibar, blottie avec sa compagne Pemba, au fond de l’immense concavité de l’Afrique orientale, à mi-chemin entre le Gap Guardafui et le pays du Zambèze, était connue des marins phéniciens et égyptiens qui abordèrent en Azanie continentale dans les temps les plus reculés de l’antiquité. Aux premiers siècles de notre ère, elle fut mentionnée comme « île Menouthias » par les navigateurs alexandrins utilisant en guise de carte, un certain document dit le « Périple de la mer Érythrée », que d’aucuns attribuent au géographe grec Ptolémée.
Enfin, beaucoup plus tard, les immigrants persans puis, à partir du Xe siècle, les aventuriers arabes et indonésiens, qui s’intéressaient aux débouchés maritimes des mines d’or et de l’ivoire du Zimbabwe, fréquentèrent ses parages. C’est vers ce temps-là que l’historien Masoudi visita l’archipel Zanzibari qu’il appela Ganbalou, où, écrivait-il, des conquérants musulmans, arrivés au milieu du VIIIe siècle, vivaient en seigneurs de l’exploitation des Noirs autochtones qu’ils avaient réduits en esclavage. De cette époque, lointaine et mal définie, jusqu’à l’ère coloniale, les vicissitudes des populations locales se confondirent souvent avec les luttes d’influence qui agitaient les sultanats arabes, les rivalités de commerçants venus de tous les horizons de l’oéan Indien et les exigences cyniques des trafiquants d’esclaves. Il reste encore d’affreux vestiges de cette triste période à Zanzibar où l’on peut voir, scellés dans des murs qui ont dû entendre bien des lamentations, les lourds anneaux auxquels les captifs étaient enchaînés en attendant leur départ vers le monde arabe, le golfe Persique ou les Indes.
Entre-temps, du XVIe au XVIIIe siècle, l’intermède de la domination portugaise n’apportait guère de changement à des coutumes déplorables et Zanzibar repassait sans réaction sous l’autorité du sultan d’Oman.
Ce n’est qu’au XIXe siècle que Zanzibar se dégageait de la tutelle arabe et accédait à l’indépendance ; pour peu de temps du reste puisque l’île était soumise au protectorat britannique en 1890.
Au lendemain de la Grande Guerre, les habitants d’origine africaine ou persane commencèrent à évoluer vers un mieux-être et tentèrent de se rebeller contre l’emprise arabe. Mais, c’est surtout après la Seconde Guerre mondiale que les deux communautés opprimées, unissant leurs efforts, secouèrent le joug des féodaux. Pourtant elles ne parvinrent pas à se libérer complètement et lorsque vint l’heure de l’indépendance, en décembre 1963, la minorité arabe réussit à se maintenir au pouvoir grâce à l’appui des Africains de Pemba et aux artifices électoraux utilisés à son profit par d’honorables représentants du Colonial Office, convaincus de la supériorité intellectuelle de la caste dominante.
Trouvant tout naturel que les résultats des élections leur fussent paradoxalement favorables les notables arabes commirent l’imprudence de refuser la moindre participation gouvernementale à la coalition afro-shirazi. Moins d’un mois après les élections truquées, cette erreur leur coûta cher car elle porta au paroxysme l’exaspération des Noirs asservis qui se ruèrent sur leurs ennemis dont ils firent grand massacre. Pour avoir manqué de mesure, les Arabes perdirent, en quelques heures, de 5 000 à 6 000 de leurs compatriotes ; ils durent abandonner le pouvoir politique et virent leur influence économique réduite à néant.
C’est de cette tragédie qu’est née, en avril 1964, l’union entre le Tanganyka du président Nyéréré et le nouveau Zanzibar du « Cheikh » Karumé.
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Comment Abeid Karumé, l’artisan de la révolution Zanzibari qui sut mettre un terme définitif à la domination des sultans en obligeant le dernier, Seid Jassid ben Abdallah, à fuir précipitamment à bord de son yacht, comment ce héros légendaire, sorti tout droit d’un roman d’aventures de Stevenson, né misérable, quelque part en Afrique, familier pendant longtemps des bas-fonds de tous les ports des îles et du Continent, comment ce tribun illettré mais orateur véhément en langue Kiswahili, comment ce quinquagénaire inculte devenu chef du parti afro-shirazi, président du Conseil révolutionnaire, maître de l’armée à Zanzibar et deuxième personnage de la République unie de Tanzanie, comment ce nationaliste intransigeant, idole d’un peuple épris de liberté a-t-il pu devenir Néron et périr comme Caligula ? Pendant les huit années de son règne, Karumé imposa à Zanzibar une dictature plus rigoureuse que celle des sultans détrônés ; parvenu, il n’oublia pas ses origines ; pris toutefois d’un « délire socialiste », il ruina nombre de propriétaires fonciers en procédant à une réforme agraire justifiée mais maladroitement appliquée à l’encontre des bourgeois arabes, fit chuter de 35 % la production des clous de girofle, principale ressource de l’île et commit des abus inutiles qui ne firent qu’exacerber la haine des possédants sans améliorer pour autant le sort peu enviable des masses laborieuses ; démagogue, il déçut ses partisans qui attendaient des résultats tangibles de ses discours dont ils finirent, à la longue, par se lasser ; fantasque, il désorienta par ses caprices et ses volte-face les étrangers, aussi bien communistes qu’occidentaux… seuls les coopérants chinois, généreux et discrètement efficaces, trouvèrent grâce à ses yeux ; dévoré d’ambition, il éliminait à la manière de Staline, politiquement voire physiquement, ses anciens compagnons, limitant singulièrement par de tels procédés l’estime et le dévouement de ses pairs ; avaricieux avec les militaires, il se brouillait avec son chef d’état-major à qui il refusait une augmentation de la solde des officiers et quelques avantages pour leurs familles ; enfin « indépendantiste » à sa manière, par le peu de cas qu’il faisait de l’intégration et ses avances à Pékin, il inquiétait le gouvernement central de Tanzanie lui-même, soucieux de ne pas voir Zanzibar se transformer en « Cuba chinois » et veillant à interdire tout foyer d’agitation susceptible de servir de relais en direction du continent africain.
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En somme, Abeid Karumé, le faux Cheikh qui se prenait pour un vrai sultan, gênait tout le monde ; il a facilité la tâche de ses adversaires en les aidant à scier la branche sur laquelle il était assis.
Logiquement sa disparition ne devrait guère avoir de conséquences ; et pourtant elle risque de remettre en cause le fragile équilibre d’une île tourmentée par les courants politiques locaux et étrangers qui s’y affrontent.
Dans l’immédiat, l’armée aux ordres du général Youssouf Hamid, assure l’ordre et M. Abu Jumbe, ministre d’État et porte-parole du Conseil révolutionnaire, succède au Président défunt ; lors des obsèques de celui-ci on l’a remarqué, en tenue militaire, aux côtés du président Nyéréré.
Par ailleurs, il ne fait pas de doute que le Président de la Tanzanie va tenter de mettre à profit le choc psychologique provoqué par l’événement pour resserrer les liens unissant l’île du girofle au continent.
Dans un avenir plus ou moins proche, on devrait donc assister à un rapprochement susceptible d’avoir des répercussions tant au plan national tanzanien que sur le plan international et constituer un test édifiant quant aux ingérences étrangères en Afrique. ♦