Actualité économique - Le serpent dans le tunnel
Ce pourrait être le titre d’une fable, ou d’un conte destiné aux enfants, mais on s’étonnerait à bon droit de lire un texte de ce genre dans la Revue de Défense Nationale. Il s’agit en fait des débuts de l’union monétaire européenne, par le moyen du rétrécissement des marges de fluctuation entre les devises des Six (lesquelles sont cinq, comme chacun sait) et bientôt des Dix. Depuis le lundi 24 avril 1972, les banques centrales des pays intéressés interviennent de façon concertée sur les marchés des changes, pour que l’écart maximal instantané entre les monnaies de la Communauté n’excède pas 2,25 %.
Un dispositif voisin de celui qui vient d’entrer en vigueur avait été mis au point en 1970 sur le rapport d’un comité d’experts présidé par M. Pierre Werner, Premier Ministre du Luxembourg, et aurait dû être appliqué le 1er juin 1971. Mais il n’avait pu l’être, le mark allemand et le florin néerlandais étant devenus des monnaies flottantes le 10 mai 1971, tandis que l’ensemble du système monétaire international s’effondrait le 15 août, à la suite des décisions prises par le Président Nixon.
Après l’accord de Washington du 18 décembre 1971, le problème a été repris dans des conditions nouvelles. L’inconvertibilité du dollar et l’élargissement général des marges de fluctuation des monnaies à ± 2,25 % de leur parité (ou leur taux central) par rapport au dollar ont contraint à modifier les techniques au moyen desquelles pouvait être établi le « régime de change spécifique propre aux monnaies des États-membres de la C.E.E. », envisagé au printemps 1970 par le comité Werner.
Il reste 89 % de l'article à lire