Institutions internationales - L'Europe et les tensions monétaires - La politisation de l'UNESCO
Le nouvel effondrement de la livre sterling, le 25 octobre 1976, qui a consacré la dissolution définitive de la zone sterling, n’a pas été véritablement une surprise. On ne pouvait pas dire que la livre restait une monnaie de réserve, mais la place de Londres recevait encore des capitaux auparavant intégrés à la zone sterling, et le gouvernement avait donné une garantie de change à une fraction des balances sterling. Or, à partir d’un certain manque de confiance, aucun taux d’intérêt ne peut parvenir à rassurer les détenteurs de sterling.
La nouvelle crise a porté un coup supplémentaire au rayonnement de la Grande-Bretagne, mais c’est, en même temps, l’affaiblissement de ce rayonnement qui explique cette crise. Celle-ci, déjà malheureusement prévisible au moment de l’adhésion au Marché commun, porte un coup de plus à la Communauté européenne, et compromet la fragile reprise de l’économie mondiale. Les pays d’Europe occidentale, clients et fournisseurs les uns des autres, constituent une unité : le malheur de l’un ne fait pas le bonheur de l’autre. Si l’un des pays se ferme, les exportateurs ressentent ailleurs le choc des marchés perdus. La sous-évaluation de la livre favorise, pour une période très courte, les exportations britanniques, mais la relance de l’inflation effacera bientôt cet avantage temporaire. La Politique agricole commune (PAC) devient un casse-tête chinois, et peut-être même la fiction de cette politique deviendra-t-elle impossible à maintenir.
L’Europe et les tensions monétaires
En procédant le 17 octobre 1976 à une réévaluation modérée du deutsche mark vis-à-vis des monnaies auxquelles la devise allemande est liée au sein du « serpent » (franc belge et luxembourgeois, florin néerlandais, couronnes danoise, norvégienne, suédoise), la République fédérale (RFA) et les autres pays intéressés ont voulu faire la part du feu. Mais on pouvait se demander si la violence de l’incendie permettrait de circonscrire les dégâts, c’est-à-dire de sauvegarder dans l’Europe continentale une zone de relative stabilité monétaire. La réponse à cette question n’intéresse pas seulement la RFA et les petits pays situés à sa périphérie, avec lesquels elle cherche à maintenir, contre vents et marées, l’accord européen dont la France s’est une deuxième fois retirée le 12 mars 1976, en laissant flotter le franc vis-à-vis de toutes les devises. Il devient chaque jour un peu plus évident que la cohésion de la Communauté économique européenne (CEE), ou de ce qui en reste, est soumise à une rude épreuve du fait de l’instabilité croissante des marchés des changes dans cette partie du monde.
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