Armée de terre - Manœuvres en terrain libre : un test probant - La réorganisation de l'Armée de terre dans le domaine des réserves et de la mobilisation - Commandement des écoles de l'Armée de terre : poursuite d'une évolution
Manœuvres en terrain libre : un test probant
L’entraînement des grandes unités modernes se heurte en temps de paix au nombre réduit et à l’exiguïté des terrains de manœuvre.
Il fallait donc trouver une formule qui, s’évadant des camps, réponde davantage aux besoins de l’Armée de terre sans porter préjudice aux activités nationales. C’est ainsi qu’est née l’expérience Vendémiaire.
Engageant des moyens modestes de la valeur d’un groupement mécanisé, cet exercice visait à tester les conditions d’exécution de manœuvres en terrain libre sur le territoire métropolitain. Il s’est déroulé en Haute-Saône du 11 au 13 octobre 1976. Il a permis de cerner les avantages et les limites de ce nouveau type d’action.
Les manœuvres en terrain libre confèrent à l’entraînement des forces un caractère plus réaliste. Les unités y trouvent l’espace nécessaire à la conduite d’une véritable manœuvre. La cellule de base se trouve confrontée à des difficultés plus variées. Exécutées à proximité des lieux de stationnement, elles se révèlent moins onéreuses que des séjours en camp nécessitant le transport d’engins blindés par voie ferrée. On pouvait craindre que le coût des dommages soit élevé. Son montant n’a atteint que 1 500 francs. Enfin, ces manœuvres privilégient des contacts multiples et spontanés avec la population. L’Armée peut y être jugée dans l’exécution de sa mission fondamentale.
Si les avantages sont indiscutables, il convient de les situer dans certaines limites. Ce type d’exercice ne peut se renouveler trop souvent. Les zones favorables, qui requièrent de l’ordre de 100 km de profondeur sur 20 km de large, sont en nombre limité. Leur utilisation fréquente engendrerait une gêne pour la population locale. Quant à la préparation, elle exige de longs délais et de nombreux contacts préalables. L’exécution de la manœuvre comporte une certaine rigidité. Elle est pour l’essentiel liée aux axes. Elle implique la mise au point de scénarios. Elle nécessite l’établissement et le respect rigoureux de consignes afin de limiter les dégâts. Enfin et surtout, la manœuvre en terrain libre ne peut se substituer aux séjours dans les camps. Ceux-ci demeurent indispensables pour l’exécution des tirs et l’entraînement aux petits échelons.
Vendémiaire marque un tournant dans l’entraînement des forces. Le réalisme accru des situations, la réduction des dépenses et les contacts fructueux avec la population constituent les points forts d’un nouveau type de manœuvre qui représente un complément précieux aux activités dans les camps.
La réorganisation de l’Armée de terre dans le domaine des réserves et de la mobilisation
« Rajeunir et alléger le système de mobilisation pour lui donner une meilleure efficacité » constitue l’un des principes d’action du général Chef d’état-major de l’Armée de terre (Cémat), le général Jean Lagarde. Dans cette perspective, deux mesures viennent d’être prises.
La première consiste à élargir et à consolider les compétences de l’organisme central que représentait l’Inspection du personnel des réserves, devenue le 1er septembre 1976 l’Inspection des réserves et de la mobilisation.
Ses attributions concernent notamment la mobilisation dans ses divers aspects, l’emploi, l’instruction et l’information des réservistes ainsi que la préparation militaire.
La seconde a trait à la mise en place de conseillers-réserves auprès d’autorités de divers échelons : major général, inspecteur des réserves et de la mobilisation, commandants de région militaire et commandants de division militaire territoriale.
Ces conseillers seront des officiers et des sous-officiers de réserve servant sous contrat de « réserve active ». Ils apporteront à l’autorité dont ils dépendent les renseignements de contact nécessaires à la prise de décision et assureront la transmission des informations du commandement vers les cadres de réserve. Leur place leur permettra aussi de jouer un rôle important dans les relations Armée-Nation.
Ces deux mesures traduisent la volonté du commandement de préciser et de valoriser le rôle des réserves de l’Armée de terre. Elles constituent un premier pas dans la restructuration des réserves et de la mobilisation.
Commandement des écoles de l’Armée de terre : poursuite d’une évolution
La recherche d’une meilleure convergence des actions du haut-commandement au bénéfice de toute la hiérarchie avait conduit à transformer le 1er janvier 1976 la Direction technique des armes et de l’instruction en une Direction des écoles et de l’enseignement de l’Armée de terre (DEEAT). Cette transformation avait donné simultanément naissance à un bureau d’instruction au sein de l’État-major de l’Armée de terre (EMAT).
L’évolution vient de se poursuivre avec la création du Commandement des écoles de l’Armée de terre (CEAT) qui succède à la DEEAT.
Placé sous l’autorité du général Cémat, le CEAT a pour mission de faire appliquer dans les écoles et centres d’instruction, à l’exclusion des établissements de renseignement militaire supérieur, les directives élaborées par l’EMAT en matière d’instruction des personnels et d’entraînement des forces.
Pour cela, il est notamment chargé de coordonner l’enseignement dans les écoles et centres d’instruction et d’y diriger l’instruction commune à toutes les armes ainsi que la formation militaire générale. Il dirige les collèges et les écoles de préparation, de formation, d’application et de spécialisation ainsi que les centres d’instruction spécialisés ne relevant pas des directions d’armes et de services.
La mission confiée au CEAT permettra d’augmenter la cohérence des enseignements dispensés dans les écoles. ♦