Armée de terre - Première année de mise en application de la réorganisation - Perspectives 1977 de la réorganisation des forces françaises en Allemagne - Renforcement des moyens de feux à tir indirect dans les futures grandes unités
Première année de mise en application de la réorganisation
La réorganisation de l’Armée de terre, programmée sur plusieurs années, a débuté en 1976. Au terme de cette première année de transformations, il apparaît utile de faire le point afin de mieux dégager, au-delà d’une série de mesures ponctuelles, la politique menée par le commandement.
Il s’agissait, tout en améliorant les structures, de moderniser les forces et d’obtenir un accroissement de la capacité opérationnelle des corps de troupe.
L’amélioration des structures s’est traduite par l’amorce d’une simplification de la chaîne de commandement. C’est ainsi qu’après la fusion du 1er corps d’armée et de la 6e région militaire de septembre 1975, ont eu lieu les fusions de la 4e division avec la 61e division militaire territoriale (DMT), de la 11e division parachutiste avec la 44e DMT, de la 14e division d’infanterie avec la 51e DMT et de la 15e division d’infanterie avec la 43e DMT.
L’effort a également porté sur la constitution d’ensembles interarmes homogènes avec la création de la 9e division d’infanterie de marine, des 14e et 15e divisions d’infanterie et de la 27e division alpine. Par ailleurs, le regroupement des 5e et 7e régions militaires a participé au rééquilibrage géographique des forces.
Ces diverses mesures ont contribué à réduire les frais généraux. Elles ont été complétées, dans cette perspective, par la réduction de 10 % des effectifs de l’administration centrale, par la dissolution de trois centres d’instruction et de cinq régiments et par le regroupement de deux autres en un seul corps.
Le gain de 7 500 postes militaires a permis, par sa redistribution, d’entreprendre la modernisation des forces et de mieux satisfaire aux besoins des corps de troupe. Trois régiments d’infanterie ont été mécanisés. Un régiment blindé a été équipé d’AMX 30. Un régiment d’artillerie a été transformé en régiment Pluton. Trois escadrilles d’hélicoptères ont été créées. L’équipement en armement antichar et en postes radio de la troisième génération s’est poursuivi. Le taux de satisfaction des effectifs des formations les plus défavorisées a pu atteindre 90 % pour les officiers, 82 % pour les sous-officiers et 87 % pour les hommes du rang. Enfin, sept régiments ont vu le nombre de leurs unités de combat passer à trois ou à quatre.
Première année de la réorganisation, 1976 a été marquée par des changements profonds correspondant parfaitement à la politique définie par le général chef d’état-major de l’Armée de terre, dont les principes directeurs ont été exposés dans notre chronique de juillet 1975.
Perspectives 1977 de la réorganisation des Forces françaises en Allemagne (FFA)
Les unités des Forces françaises en Allemagne sont concernées, au même titre que les unités de métropole, par la réorganisation des forces terrestres.
Les modifications prévues ont fait l’objet d’entretiens entre M. Bourges, ministre de la Défense, et M. Leber, ministre de la Défense de la République fédérale.
L’année 1977 donnera lieu à un allégement des structures et à des restructurations. Les états-majors de deux brigades motorisées, ainsi que douze formations ou organismes n’entrant pas dans la composition des futures grandes unités, seront supprimés.
Par contre, deux régiments de chars et deux régiments d’artillerie seront renforcés et le 110e Régiment d’infanterie sera doté de Véhicules de l’avant blindés (VAB). En outre, l’effort d’amélioration des effectifs sera poursuivi, en particulier par la mise en place de personnels civils destinés à tenir des emplois non spécifiquement militaires.
En définitive, la diminution de 5 000 hommes sera compensée par une valorisation d’un certain nombre de formations, tant au plan des personnels qu’au plan des équipements.
Renforcement des moyens de feux à tir indirect dans les futures grandes unités
Les grandes unités qui naîtront de la réorganisation en cours disposeront de moyens de feux à tir indirect mieux adaptés aux besoins de puissance, de portée et de mobilité du combat terrestre moderne.
Le canon automoteur de 155 mm à grande cadence de tir (GCT) est destiné à équiper les régiments d’artillerie des divisions blindées en remplacement des obusiers automoteurs ou automouvants actuels. Sa puissance réside dans un projectile de 45 kg et dans une cadence de tir élevée (8 coups en moins d’une minute). Il pourra traiter des objectifs situés à 30 kilomètres. Porté par le châssis de l’AMX-30, il possède une mobilité identique à celle des chars malgré ses 43 tonnes en ordre de combat.
Le mortier de 120 rayé tracté sera affecté, à terme, dans tous les régiments d’infanterie. Tirant des obus dont les effets sont comparables à ceux de l’artillerie, il peut atteindre des objectifs à 8 000 m avec le projectile prérayé (PR 14) et à 13 000 m avec le projectile à propulsion additionnelle (PRPA). Ayant la légèreté des mortiers classiques à âme lisse, il est monté sur roues et peut être largué par avion. La mise en batterie est très rapide. Après une expérimentation au 1er Groupe de chasseurs mécanisés et au 153e Régiment d’infanterie mécanisé, il est en cours de mise en place au 35e Régiment d’artillerie de la 11e Division parachutiste. ♦