Armée de terre - Une nouvelle politique domaniale en six points - Les camps nationaux : des mesures nouvelles - Sous-officiers : recherches sur le thème « formation et considération »
Une nouvelle politique domaniale en six points
Le retour en métropole des troupes terrestres engagées en Algérie avait conduit l’Armée de terre à élaborer, à partir de 1962, un plan à long terme en matière domaniale. Il donna notamment lieu, en 1970, à la définition d’un programme immobilier pour la décennie à venir et, de 1971 à 1975, à la publication de l’inventaire des ressources et des besoins dans les zones les plus sensibles à l’urbanisation.
La définition d’une nouvelle politique s’est révélée nécessaire en 1976 en raison :
– de la réorganisation de l’Armée de terre ;
– de l’intégration des intentions des armées dans les schémas d’aménagement des milieux urbains et ruraux et des plans d’occupation des sols ;
– de la volonté de participer à l’effort national dans le domaine de l’écologie.
Cette politique repose sur six idées ;
– tirer le meilleur rendement du domaine affecté à l’Armée de terre ;
– dégager les unités mécanisées et les établissements importants des agglomérations tout en les regroupant à proximité de villes moyennes pour participer au développement de leur économie ;
– maintenir des états-majors, unités et organismes dans les villes pour faciliter les relations avec la nation et la fusion des commandements territoriaux et opérationnels ;
– aliéner les emprises non indispensables au redéploiement des unités ou demandées par des collectivités locales pour réaliser leur plan d’urbanisme ;
– acquérir les terrains sur lesquels pèsent des servitudes, les espaces de manœuvre et de tir indispensables à l’entraînement avec matériels, les emprises nécessaires à la construction de casernements neufs et, éventuellement, des terrains de remplacement pour des dépôts de munitions qui devraient être déplacés ;
– rechercher une meilleure reconnaissance des droits des armées tout en recherchant la protection de l’environnement.
Cette politique a déjà donné lieu à des mesures concrètes.
Les camps nationaux : des mesures nouvelles
La nécessité de tirer le meilleur parti des camps nationaux, en raison des besoins accrus d’entraînement des forces mécanisées et réorganisées et de l’insuffisance des possibilités offertes dans les garnisons, a conduit l’Armée de terre à reconsidérer l’emploi, l’aménagement, l’entretien et l’organisation des treize camps nationaux.
Leur utilisation est conçue de la manière suivante :
– chaque régiment effectuera trois séjours au camp par an dont un au sein de sa grande unité au complet ;
– les unités d’artillerie sol-sol classique séjourneront au camp deux fois par an avec un groupement à quatre régiments ;
– les camps du nord-est seront réservés aux divisions blindées, les écoles étant davantage orientées vers ceux du sud ;
– l’entraînement avec les matériels organiques sera accru progressivement.
L’aménagement des camps portera sur les installations de tir, les possibilités de manœuvre et les capacités d’accueil.
Les installations de tir seront modernisées. Elles permettront des tirs sur cibles télécommandées mobiles ou à éclipse, des parcours de combat avec tir et des exercices de combat à tir réel. À ce titre, le financement a été prévu, en 1977 et 1978, de parcours de combat pour les divisions blindées à Suippes et Mailly, pour les divisions d’infanterie à La Courtine et pour les écoles à Coëtquidan.
À compter du 1er janvier 1978, des travaux de débroussaillage, de déboisement et de reboisement permettront le dégagement de nouveaux axes de manœuvre.
L’infrastructure d’accueil sera rénovée dans sa partie bâtie, avec effort sur l’hygiène et les zones techniques, et complétée par des zones de bivouac aménagées.
Quant à l’entretien des camps, il sera facilité par une augmentation sensible de l’efficacité des compagnies de camp. Celles-ci seront en effet dotées d’engins légers et renforcées en personnel sédentaire apte à servir ces engins et à entretenir les installations de tir modernes.
L’intérêt accru porté aux camps nationaux se manifestera enfin en matière d’organisation du commandement. Il est prévu à cet égard de maintenir le rattachement direct du commandant de camp au commandant de région, les commandants d’école étant les intermédiaires pour les camps à vocation école que sont les camps de Coëtquidan, des Garrigues et de Fontevraud. En outre, un officier, adjoint au général commandant la région, sera désigné comme responsable du fonctionnement des camps nationaux de la région militaire.
Sous-officiers : recherches sur le thème « formation et considération »
Soucieuse d’adapter en permanence son style de vie et de travail aux évolutions de la société actuelle, l’Armée de terre a fait appel à diverses reprises à une association privée afin de rechercher, par l’utilisation de techniques très avancées, les voies et moyens susceptibles de définir de nouvelles relations de commandement.
L’action, menée au profit des chefs de corps et des commandants d’unité élémentaire, vient d’être prolongée par l’organisation d’un colloque Saria (Session d’accueil, de réflexion, d’incitation et d’aide) sur le thème « Sous-officiers : formation et considération ».
Regroupant notamment neuf sous-officiers et huit participants civils, ce colloque visait à déterminer dans quelle mesure la formation actuelle des sous-officiers masculins répond à la volonté du général chef d’état-major de l’Armée de terre d’accroître encore leur compétence, leur efficacité et leur audience et à proposer les mesures concrètes pour y parvenir.
Il est apparu que les actions entreprises depuis deux années correspondaient aux besoins mais qu’il convenait, alors qu’elles n’en sont qu’à leur phase initiale, de les compléter. Un groupe de travail a été chargé d’exploiter les conclusions du rapport établi à l’issue du colloque. Les décisions qui seront prises ultérieurement seront indiquées dans notre chronique. ♦