Armée de terre - Audiovisuel : formation et équipement - Circulation civile et militaire en temps de paix - Mobilité et accueil des adres - Évolution et transformation en 1re région militaire
Audiovisuel : formation et équipement
Notre chronique du mois de juillet 1977 a présenté les grandes directions d’une politique définie, pour l’Armée de terre, en matière d’audiovisuel pour l’instruction et l’information. Des mesures viennent d’être prises quant à la formation des utilisateurs et aux conditions d’équipement. L’emploi des techniques audiovisuelles requiert une formation spécifique des cadres, tant au plan pédagogique que technique. La formation s’appliquera :
- d’une part, aux officiers et sous-officiers spécialistes qui seront à ce titre détenteurs d’un diplôme technique pour les premiers, d’un certificat technique pour les seconds ;
- d’autre part, aux cadres utilisateurs non spécialistes qui seront sensibilisés à ce sujet, notamment dans les écoles de formation et d’application.
Dans le domaine des équipements, un plan a été établi pour la période 1978-1983. Il privilégie en particulier le rétroprojecteur, le diapason, le cinéma, la télévision et les laboratoires de langues, les corps de troupe ayant à charge d’acquérir sur leur budget les autres équipements mineurs éventuellement nécessaires.
L’Armée de terre devrait ainsi disposer, dans des délais raisonnables, de moyens de communication à la mesure des exigences de son temps.
Circulation civile et militaire en temps de paix
Si, en temps de guerre, l’action des unités de circulation de l’arme du train se situe dans un cadre juridique défini, en temps de paix, rien n’autorisait les éléments de ces formations à intervenir sur la circulation civile pour faciliter le déplacement des convois militaires.
Cet état de fait se révélait d’autant plus contraignant que l’accroissement du trafic routier civil se conjuguait avec un développement marqué de la motorisation et de la mécanisation des forces terrestres. En outre, l’augmentation du nombre des convois exceptionnels et sensibles, tant civils que militaires, surchargeait la police et la gendarmerie dans leur mission d’escorte. Désormais, certains gradés des unités de circulation seront habilités à intervenir.
Afin de disposer d’un parc homogène, l’uniformisation des matériels et la compatibilité des appareils de télévision seront recherchées. Une procédure d’achat centralisée devrait permettre d’atteindre cet objectif et de réduire les coûts.
La mise au point de la réglementation a nécessité une coordination des travaux entre les ministères de l’Intérieur, de la Justice, de l’Équipement et de la Défense. L’habilitation impliquera une formation visant notamment à harmoniser les procédés d’exécution. Elle sera accordée après passage d’un examen devant un jury comprenant des membres de la Gendarmerie et du Train. Elle sera essentiellement individuelle, délivrée par le chef de corps et valable durant le séjour en unité de circulation. Seuls les officiers, aspirants chefs de peloton et les sous-officiers d’active en service dans les unités de circulation pourront être habilités. Il convient de souligner que ces agents ne disposeront d’aucun pouvoir répressif, et qu’ils n’agiront qu’au profit des véhicules militaires.
L’Armée de terre voit ainsi ses mouvements et transports du temps de paix facilités dans une mesure non négligeable, par ses propres unités de circulation qui pourront, davantage qu’auparavant, améliorer leur entraînement.
Mobilité et accueil des cadres
– Les ordres de mutation des cadres seront diffusés aux organismes locaux susceptibles de participer à leur accueil.
– Le livret d’accueil de chaque corps de troupe ou d’état-major sera adressé aux nouveaux arrivants dès réception de leur ordre de mutation. Un guide comprenant les renseignements administratifs utiles en cas de changement de résidence sera joint au livret en 1979.
Évolution et transformation en 1re Région militaire
Signalons à nos lecteurs le très intéressant numéro de mars 1978 d’« Échanges sur la une ». Ce journal (tirage 20 000 exemplaires) de la 1re Région militaire présente de façon claire et imagée la réorganisation en cours de la région appelée à donner naissance en 1979 au 3e Corps d’armée. Nous reproduisons avec l’aimable autorisation de notre confrère l’éditorial que lui a donné le général de corps d’armée Barillon, major régional.
La mobilité des cadres d’active constitue l’une des composantes spécifiques du métier des armes. Elle conduit plus de 20 000 officiers et sous-officiers de l’Armée de terre à changer de garnison chaque année. Elle engendre des contraintes évidentes, au niveau individuel notamment ; il fallait donc que des mesures soient prises pour atténuer ces contraintes.
Dans cette perspective, trois décisions viennent d’être prises :
– Une commission d’accueil et d’information sera créée dans chaque garnison. Elle sera chargée de concevoir et d’animer la politique locale d’accueil.
– La région militaire constitue dans notre organisation le grand commandement qui met en œuvre les décisions prises par l’administration centrale, celle-ci concevant et conduisant, sous l’autorité du ministre de la Défense, la politique militaire dont les objectifs sont fixés par le chef de l’État.
– La région dispose de l’ensemble des attributions et des moyens qui lui permet d’être le principal élément démultiplicateur de l’autorité centrale. Elle possède en propre un territoire, un budget, des commandements et directions spécialisées, des établissements et bien sûr des régiments qui sont l’âme, la force vive et le fondement de notre armée.
La région administre – au sens le plus large du terme – cet ensemble et le prépare à sa mission de combat. Elle organise et réalise la mobilisation. Elle se tient constamment prête à participer en liaison avec les pouvoirs civils correspondants au maintien de la sécurité sur son territoire, mission pour laquelle elle reçoit autorité sur les trois armées.
La réforme fondamentale de 1975, qui a replacé sous le commandement direct de la région toutes les troupes stationnées sur son territoire a été bénéfique : on constate en effet une action plus cohérente et plus efficace dans les domaines qui sont traditionnellement du ressort de la région.
Cette réforme a également rendu possible la définition et la mise au point d’un nouveau plan de mobilisation. Allégé et simplifié, portant l’effort sur la recherche d’une plus grande cohésion des unités mises sur pied, ce plan nécessitera une participation plus directe et plus généralisée des corps d’active. Il se traduira par une répartition nouvelle des moyens sans toucher au nombre de régiments mis sur pied.
L’objectif est maintenant défini ; il reste à le transformer en réalité ; ce sera le travail des deux prochaines années.
Une transformation plus radicale est, d’autre part, en train de voir le jour en 1er Régiment de marche (RM). Dans le cadre de la réorganisation générale décidée par le chef d’état-major de l’armée de terre, la 1er RM doit, dès l’année prochaine, donner naissance à un grand commandement opérationnel : le 3e Corps d’armée (CA). Contrairement à la région dont l’action est strictement liée à un territoire, le corps d’armée représente l’échelon de base de la manœuvre stratégique.
Apte à commander plusieurs divisions et disposant en propre de tous les soutiens nécessaires à la poursuite d’un combat d’une durée significative, ce 3e CA doit pouvoir faire face aux situations les plus variées. C’est dire que la souplesse et la rapidité doivent être ses qualités premières.
Implanté à St-Germain-en-Laye, son état-major sera, en paix, fusionné avec celui de la 1er RM. La mise sur pied des éléments de CA entraînera des modifications dans les missions ou les rattachements actuels de certains régiments. La 2e Brigade, dont le PC s’installe cet été à Versailles, se transformera, pour sa part, en 2e Division blindée.
Tout a déjà été mis en œuvre – en particulier dans le domaine des casernements – pour que, matériellement, cette transformation s’opère dans les meilleures conditions. Encore faut-il, pour que la réorganisation réussisse, que les esprits aussi soient prêts.
C’est pourquoi il faut, dès maintenant, et à tous les échelons, s’astreindre prioritairement à penser, à prévoir et à commander dans l’optique 3e CA.
Lorsque ceci sera bien réalisé, un partage harmonieux entre les préoccupations propres au 3e CA et celles de la 1er RM s’établira de lui-même. ♦