L’espionnage à travers les âges
La littérature sur l’espionnage est abondante. La matière inspire les écrivains et les historiens autant que les cinéastes. Souvent hélas les faits sont déformés, soit pour des raisons idéologiques et politiques, soit parce que les aventures inspirent un « roman » plutôt qu’un récit objectif.
Jean-Pierre Alem quant à lui, nous offre un véritable dossier que le lecteur accueillera avec grand intérêt car il présente depuis les temps bibliques les grandes affaires d’espionnage, en nous épargnant celles qui, survenues au cours de la Seconde Guerre mondiale, sont par trop connues.
Chaque affaire fait l’objet d’un bref exposé qui laissera pourtant parfois sur sa faim le lecteur amoureux des « grands mystères de l’histoire », car les affaires sont présentées de façon parfaitement neutre.
On apprécie un tel ouvrage qui fournit des renseignements un peu à la manière des ouvrages anglais d’histoire – et c’est un hommage – avec un minimum de détails et un maximum d’objectivité.
On apprendra ainsi comment certains événements, apparemment simples, étaient en fait doubles. Si, pour ne citer que quelques exemples, les méthodes secrètes de l’Inquisition, de Richelieu, de Mazarin, de l’abbé Dubois, de Napoléon, des Japonais (1904-1905), des Anglais et des belligérants de la guerre de Sécession ou de la Première Guerre mondiale ne nous étonnent pas, l’on pense moins souvent aux affaires d’espionnage d’Hannibal, du Moyen-Âge, aux services de renseignement de Louis XV, à ceux de la guerre d’Indépendance américaine ou de la Révolution française.
Cet ouvrage dense s’achève sur une étude des techniques du renseignement et de la cryptographie. Il mérite d’atteindre un large public car, par sa qualité d’exposition et l’abondance de ses sources, il a une valeur sinon scientifique du moins de dossier clair, accessible à tous ceux qui souhaitent replacer ce phénomène vieux comme le monde qu’est l’espionnage dans une perspective historique. ♦