Défense à travers la presse
Nous passons, en France, pour avoir le goût des idées claires : la détente en était une mais la voilà compromise par certaines initiatives soviétiques ; la dissuasion en est une autre mais ne serait-elle pas remise en cause par révolution des arsenaux nucléaires ? Du coup la presse foisonne d’études sur les problèmes de Défense. Cela va de la philosophie militaire à l’arme à radiation renforcée, sans omettre la protection civile avec laquelle nous allèchent des annonces assez peu sérieuses.
Le débat s’élargit d’ailleurs aux questions économiques et des publications spécialisées comme La Vie française dans son numéro du 18 mars 1980 ou L’Expansion du 21 ont consacré de longs articles aux incidences économiques de la nouvelle situation internationale, compte tenu des efforts militaires qu’elle exige. Tirant à son gré les conclusions de cet état de fait, André Glucksmann dans Le Monde dimanche du 30 mars constate : « On assiste en ce moment à une généralisation du discours de la guerre. Le terrorisme de la mitraillette, des États ou de la Kalachnikov est toujours armé de la même philosophie. Elle peut là penser en termes de technicisme pentagonien, là en termes de marxisme vietnamien, là en terme plus terroriste, tout cela ne change pas grand-chose ».
Pour inciter les intellectuels à se dissocier du pouvoir, André Glucksmann se livre, on le voit, à un tour de passe-passe : il lui suffit d’assimiler le terrorisme aux doctrines militaires des États ; n’y a-t-il pas dans chaque cas recours à la force ? Cela suffit à provoquer la réprobation des âmes sensibles qui ne pousseront pas plus avant leur raisonnement en recherchant le bien-fondé des uns ou des autres. Or l’amalgame est bien un procédé de polémique, non de réflexion.
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