Institutions internationales - Reprise du dialogue Nord-Sud - Difficultés pour l'Organisation de l'unité africaine (OUA) - Un initiative de l'Union de l'Europe occidentale (UEO)
Aucun des problèmes internationaux qui se posaient durant l’été n’a reçu une solution, et l’automne s’ouvre dans une inquiétude accrue. L’approche des échéances électorales aux États-Unis, en République fédérale et en France, les difficultés économiques de Mme Thatcher et plus généralement la crise qui frappe le monde occidental constituent autant d’hypothèques qui pèsent sur le jeu diplomatique.
L’Union soviétique reste incapable de maîtriser la situation qu’elle a créée en Afghanistan par son intervention militaire : les suites de la révolution iranienne ayant aggravé l’instabilité dans cette zone-charnière, la politique des bases a été revigorée, comme l’a prouvé l’accord par lequel les États-Unis pourront disposer de la base de Berbera : l’océan Indien est l’un des facteurs-clés de l’équation stratégique. Dans le même temps, la Turquie vit dans un climat de guerre civile larvée. Ses dirigeants étaient contraints à la fermeté et à la modération. MM. Demirel et Ecevit, qui depuis dix ans se relaient à la tête de l’État, étaient incapables de former le gouvernement d’union nationale qui s’imposerait. Dans le même temps encore, les Nations unies ont, le 20 août, condamné l’annexion de Jérusalem-Est par Israël, et invité « les États qui ont établi des missions diplomatiques à Jérusalem à retirer ces missions de la Ville sainte », décision qui a suscité une réaction d’amertume en Israël et qui crée sans doute une nouvelle difficulté politique pour l’application des Accords de Camp David. Iran-Israël-océan Indien-Afghanistan : alors que la situation s’assombrissait dans cette zone, les grèves polonaises provoquaient à la fois espoirs et inquiétudes, M. Brejnev essayait d’obtenir une négociation sur les euromissiles, les Nations unies reprenaient l’étude du problème des rapports Nord-Sud. etc.
Reprise du dialogue Nord-Sud
L’année prochaine à Ottawa, les dirigeants des sept principaux pays industrialisés consacreront en principe leur sommet économique au thème du développement. Cette décision, adoptée lors du dernier Sommet de Venise, apparaît quelque peu formelle, alors que la faim et la misère frappent chaque jour des millions d’êtres humains. La deuxième Décennie du Développement a été sombre. La politique adoptée fin octobre 1970 à l’Assemblée générale des Nations unies s’est soldée par un échec. La dette cumulée du Tiers-Monde atteignait à la fin de 1979 quelque 400 milliards de dollars, l’aide publique accordée au développement par les États-membres de l’OCDE a régressé l’an dernier par rapport à leurs ressources. Sans doute un léger progrès a-t-il été accompli sur la voie d’une meilleure prise en compte des besoins des pays en développement puisque l’on envisage de donner une concrétisation à la décision prise en mai 1976 à Nairobi par la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced) de créer un Fonds de stabilisation des cours des produits de base. La 11e session des Nations unies sur le développement et la coopération économique s’est ouverte, le 25 août, dans un climat de morosité. Selon le secrétaire général de l’ONU, M. Kurt Waldheim, le problème fondamental de l’énergie exige, de la part de tous, et principalement des principaux pays consommateurs, des mesures draconiennes, ainsi qu’un haut degré de collaboration internationale. La coopération entre pays en voie de développement doit s’accroître, et la recherche d’une solution ne peut être que « collective », aucun pays ou groupe de pays n’ayant les moyens d’appliquer unilatéralement des mesures. Les propositions de M. Waldheim sont de plusieurs ordres : – il faut assurer une plus grande stabilité au système monétaire et l’orienter dans un sens plus favorable au progrès des pays en voie de développement ; – il faut s’attaquer au problème de paiement que connaissent certains d’entre eux « en réinsérant plus régulièrement dans le marché les vastes surplus qui vont s’accumuler » et aussi « préserver la valeur et la sécurité des avoirs financiers des pays exportateurs de pétrole » ; – il est enfin indispensable de considérer que la reprise et l’accélération de la croissance dans les pays pauvres dépendent, dans une très large mesure, du développement de l’agriculture et de la sécurité alimentaire. M. Waldheim a invité les participants (153 pays, après l’admission, le 25 août, du Zimbabwe) à faire preuve de « vision politique » et de pragmatisme afin d’« imprimer un élan nouveau au dialogue Nord-Sud ».
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