Faits et dires
* Directive présidentielle n° 59 : sous cette référence le président Carter a fixé, le 25 juillet, ce qu’il est convenu d’appeler la nouvelle stratégie nucléaire américaine. Cette initiative a été révélée par le New York Times le 6 août. Selon cette directive les forces armées des États-Unis devraient être capables d’effectuer des tirs nucléaires limités sur les silos de missiles, les installations militaires et les concentrations de troupes soviétiques. Elle préconise aussi aux forces nucléaires américaines le tir sur les abris où pourraient se tenir les dirigeants soviétiques.
* La force de nos armes doit s’accompagner d’une diplomatie constructive, responsable et courageuse.
Président Carter, le 22 août 1980
devant l’American Legion, à Boston
* La révision par le président Carter de la stratégie nucléaire américaine est destinée à éviter un choix apocalyptique, c’est-à-dire le choix entre une guerre massive instantanément dirigée contre les populations et une capitulation.
M. Brzezinski (conseiller à la sécurité nationale de M Carter),
le 10 août 1980 à La Voix de l’Amérique
* Cette nouvelle doctrine offre aux États-Unis un éventail plus large de possibilités en vue d’accroître la dissuasion de toute attaque soviétique et, de ce fait, réduire le risque d’une guerre nucléaire.
M. Harold Brown (Secrétaire à la Défense des États-Unis),
le 11 août 1980, message aux pays de l’Alliance
* L’adoption par les États-Unis d’une telle stratégie anti-forces ne signifie pas pour autant l’abandon de leur stratégie de représailles anti-cités. Il s’agit d’ajouter plus de flexibilité à notre système de dissuasion.
M. Edmund Muskie (Secrétaire d’État),
le 15 août 1980 à la télévision française
* La nouvelle stratégie américaine est un nouveau pas vers la guerre nucléaire. Il existe un lien direct entre l’initiative américaine et la récente proposition soviétique d’ouvrir des pourparlers sur les armes nucléaires à moyenne portée en Europe et les systèmes nucléaires américains avancés.
La Pravda, 24 août 1980, AFP
* Le gouvernement des États-Unis a proclamé ce qu’on appelle une nouvelle stratégie nucléaire qui, pour l’essentiel, cherche à faire admettre plus facilement par l’opinion l’hypothèse d’une guerre atomique. Les spéculations sur l’emploi limité, localisé de l’arme nucléaire n’ont rien à voir avec la réalité. C’est une politique extrêmement dangereuse.
M. Leonid Brejnev,
le 29 août 1980 à Aima Ata
* L’URSS ne fera jamais usage d’armes nucléaires contre les pays qui ont renoncé à la fabrication de telles armes.
Leonid Brejnev, le 11 août 1980 aux participants
de la Conférence sur la non-prolifération nucléaire
* M. Leonid Brejnev aurait obtenu le soutien de ses alliés d’Europe de l’Est pour une initiative de paix visant à la neutralisation et peut-être à plus long terme à la réunification de l’Allemagne. Le Kremlin souhaite une Europe stabilisée et il estime que ce but serait atteint de la sorte.
Observer, le 17 août 1980,
citant les sources yougoslaves
* La mise au point d’un avion militaire américain qui ne peut pas être décelé par les radars adverses contrebalancera l’accroissement de la puissance militaire soviétique. Nous avons mis au point une nouvelle technologie d’un intérêt militaire extraordinaire.
M. Harold Brown, le 22 août 1980
à Washington, Reuter
* Selon une étude réalisée par deux sociétés américaines à la demande du département de la Défense, la construction d’une flotte de sous-marins qui transporteraient les nouveaux missiles MX est techniquement possible. Toutefois de nombreux problèmes techniques n’ont pas encore trouvé de solution.
AFP, Washington, 15 juillet 1980
* Les présidents Giscard d’Estaing et Ceausescu se prononcent pour que la réunion de Madrid adopte le texte d’un mandat précis en vue de convoquer une conférence sur le désarmement en Europe, à laquelle participeraient tous les signataires de l’Acte final d’Helsinki et qui aurait pour objectif l’adoption de mesures pratiques de confiance suivi d’un processus efficace de désarmement.
Communiqué final de la visite à Paris
du président roumain, 25 juillet 1980
* Je suis satisfait que la France se soit mise à étudier la possibilité de se doter de la bombe à neutrons… J’ai toujours eu un certain doute sur la doctrine de la sanctuarisation : était-elle réaliste et représentait-elle vraiment la position de la France ? Faisant partie de l’Alliance Atlantique, la France n’aurait pu se contenter de rester un sanctuaire.
M. Joseph Luns (secrétaire général de l’Otan),
le 23 juillet 1980, interview au Matin de Paris
* Le monde n’a pas besoin d’une course aux armements mais d’une course à l’aide au développement. Un registre devrait être ouvert aux Nations unies indiquant combien chaque nation industrielle dépense en armements et pour le commerce des armes, et combien elle consacre à l’aide au développement.
M. Gensher (président du FDP, vice-chancelier d’Allemagne
et ministre fédéral des affaires étrangères), le 27 août 1980
à New York, devant la conférence de l’ONU sur le développement ♦