Défense à travers la presse
Les observateurs attendaient, avec l’intérêt que l’on devine, les premières décisions du président Ronald Reagan en matière de défense. La détérioration de la détente, les menaces nouvelles que semblent faire peser sur le monde libre les intentions de l’URSS, comme ses interventions en Asie et en Afrique, inclinent les Occidentaux à considérer d’un œil favorable la détermination qu’affiche le nouveau chef de la Maison-Blanche. Dans Le Point du 16 mars 1981, Pierre Lellouche analyse les transferts décidés à Washington au bénéfice du budget militaire :
« À première vue, les chiffres sont impressionnants… Au total, les États-Unis dépenseront cette année 178 milliards de dollars pour leur défense. Pour 1982, Ronald Reagan propose une autre rallonge qui porterait ce budget à la somme record de 222,2 milliards de dollars. Malgré l’énormité des sommes en question (le budget américain de la Défense équivaut cette année à environ un tiers du PNB total de la France), les chiffres annoncés par Caspar Weinberger illustrent les limites et les difficultés du réarmement américain. Compte tenu du taux d’inflation élevé aux États-Unis, ces sommes correspondent en effet à un taux d’augmentation de 5 à 6 % au mieux en termes réels. On est loin du crash program (programme d’extrême urgence ayant priorité sur tous les autres) décidé lors de la guerre de Corée, ou même de l’effort consenti au cours de la guerre du Vietnam. »
Pierre Lellouche explique ensuite qu’il existe des obstacles à cette relance, comme l’état de l’industrie d’armement ou l’insuffisance de personnel militaire qualifié. D’où cette remarque :
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