Revue des revues
• La revue La Recherche, dans son numéro de mars 1981, donne les résultats d’un sondage sur « Les Français et la science », réalisé par la SOFRES (Société française d’enquêtes par sondages) du 20 au 26 novembre 1980 sur mille personnes et reprenant les questions posées en 1972 par un sondage effectué pour le compte de la Délégation générale à la recherche scientifique et technique (DGRST). Il ressort de cette enquête qu’il n’y a pas de désaffection vis-à-vis de la science. Le chercheur continue de jouir d’une place très honorable dans l’esprit de nos concitoyens, derrière le médecin et avant l’ingénieur, même s’il est mal rémunéré. La crainte de la pollution ne remet pas en cause le progrès, mais on voit les milieux les moins cultivés associer science et technique au pouvoir politique, social et économique, l’image traditionnelle du « savant » neutralisant cependant une méfiance instinctive vis-à-vis du « pouvoir scientifique ». Un autre type de représentation voit la science comme un univers distinct et isolé du politique, avec une adhésion moins marquée au mythe scientifique. Si ce mythe jouit d’une remarquable stabilité, on voit naître dans la population possédant un niveau d’études supérieur un courant d’opinion critique vis-à-vis de la science.
Depuis 1972, la hiérarchie des secteurs ne s’est pas modifiée, la santé venant en tête suivie de l’environnement, mais on voit croître la réticence vis-à-vis des secteurs les plus favorisés par l’opinion. En revanche, les mal aimés, recherche militaire et espace, connaissent un redressement. Le pourcentage des partisans de la recherche militaire passe, entre 1972 et 1980, de 12 % à 15 %, ceux du statu quo de 42 à 50 %, les opposants régressant de 40 à 27 %. Le regain de faveur ainsi constaté est quasi général mais touche surtout la droite (de 15 à 23 %) et ne régresse que pour la gauche (de 8 à 7 %), alors que pour l’extrême-gauche on constate une progression de 6 à 10 %.
• La revue Études, dans son numéro de mars 1981, publie un article très remarquable sous le titre : « Politique de sécurité de la France ; aspects stratégiques », signé du pseudonyme barbare de Polystratu.
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