Afrique - L'imbroglio sahraoui (suite) - L'Afrique face aux problèmes de sécurité et de défense
L’imbroglio sahraoui (suite)
Depuis quelques mois [NDLR : Publication de juin 1981], il est difficile de traiter séparément de la situation en Mauritanie et au Sahara occidental, tant les problèmes politiques auxquels ces deux pays sont confrontés, sont imbriqués. C’est ainsi qu’on ne peut pas comprendre les raisons du putsch du 16 mars 1981, tenté par d’anciens officiers de l’Armée mauritanienne contre leur gouvernement ni en dégager les conséquences, sans se référer au Front POLISARIO (1) qui en est peut-être la cause et risque d’en être le principal bénéficiaire.
Que s’est-il passé le 16 mars 1981 ? Une agression venue de l’étranger contre le gouvernement légitime d’un État indépendant, répond le lieutenant-colonel Ould Haidalla, chef de l’État mauritanien, en soulignant que les membres du commando, entraînés au Maroc, ont rejoint la Mauritanie par avion via Paris et Dakar et par la route à partir du Sénégal. Une conséquence du « processus d’escalade anti-marocaine » dans laquelle la Mauritanie s’est engagée depuis qu’elle a signé avec le POLISARIO l’Accord d’Alger (2), le 5 août 1979, affirme le Premier ministre marocain, M. Bouabid, qui considéra malgré tout comme « dénuées de fondement » les accusations des gouvernants mauritaniens. De son côté, le Sénégal a conservé un silence prudent mais s’est empressé d’expulser sept dirigeants de l’Alliance pour une Mauritanie démocratique (AMD), un mouvement dont les chefs du putsch (3), réfugiés au Maroc, comptaient parmi les fondateurs et dont l’objectif le plus ouvertement avoué était de regrouper la fraction de l’opinion mauritanienne opposée à l’infiltration d’éléments très favorables au POLISARIO dans l’administration de leur patrie.
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