Unique en son genre, l’USMC (United States Marine Corps) conserve, sans doute pour longtemps encore, son originalité. Créé il y a plus de deux siècles, il a longtemps fait partie de la Marine, mais constitue maintenant une 4^e « armée », très particulière.

Il a une vocation amphibie. Sa mission est de « fournir les forces embarquées nécessaires à la saisie ou à la défense des bases navales ainsi qu’à la conduite des opérations à terre de la Marine ». Des études sont en cours pour déterminer si les États-Unis ont toujours besoin d’un corps de cette importance, spécialisé dans les opérations amphibies, dans la mesure où le dernier débarquement a eu lieu pendant la guerre de Corée il y a désormais plus de trente ans (à Incheon en septembre 1950). La réponse ne fait pas de doute, car la force de déploiement rapide qui vient d’être créée, adaptée au théâtre d’opérations du Moyen-Orient et tributaire de l’infrastructure existante et de pré-positionnements, ne fait pas double emploi. La stratégie globale du président Reagan nécessite une force de Marines autonome, capable de prendre pied sur n’importe quel rivage (il est à noter qu’une partie de l’USMC entre dans la composition de la force de déploiement rapide).

Il est une puissante « armée » interarmes. Il constitue, au même titre que l’armée de terre, la marine ou l’armée de l’air, une « armée » et possède une organisation, des personnels, des matériels, des traditions et un uniforme qui lui sont propres. Il rassemble des moyens terrestres mais aussi des moyens aériens car, légalement, il « doit comprendre trois divisions et trois escadres aériennes, plus tous les éléments de soutien nécessaires ». Il faut savoir qu’une division de Marines représente 20 000 hommes et une escadre aérienne 13 000 h mais surtout 23 escadrons d’avions et d’hélicoptères. Ses quelque 180 000 h d’active sont donc actuellement appuyés par plus de 400 avions de combat, qui appartiennent en propre au corps.