Institutions internationales - La clôture de la Session de l'ONU - L'hypothèse gréco-turque sur l'Otan - Nouveaux conflits d'idées pour l'Europe - Remous à l'Union de l'Europe occidentale (UEO)
Les mises en garde de plus en plus impératives des autorités soviétiques et les séjours à Varsovie du Maréchal Koulikov (commandant en chef du Pacte de Varsovie) ont joué un rôle déterminant dans le processus au terme duquel le général Jaruzelski a, le 13 décembre, imposé la loi militaire en Pologne. Cette décision n’a pas signifié une mise à l’écart du Parti : celui-ci a utilisé l’armée pour renverser une situation qu’il ne maîtrisait plus et qui portait en elle des menaces pour les principes de l’État communiste. Dans le cadre du Pacte de Varsovie, des forces armées soviétiques stationnaient en Pologne, aux frontières de laquelle étaient stationnées de nombreuses divisions est-allemandes, tchèques et soviétiques.
Elles ne sont pas intervenues : d’où la fiction d’une « affaire intérieure », fiction dont les apparences juridiques ont permis à certaines organisations de rester silencieuses. Le Conseil de sécurité de l’ONU n’a pas été saisi, comme il l’avait été au lendemain des interventions du Pacte de Varsovie à Budapest en 1956 et à Prague en 1968. Les représentants des États-membres de la Communauté économique européenne (CEE) ont accepté la fiction, même si les gouvernements de certains d’entre eux l’ont rejetée. Ce drame polonais a laissé dans l’ombre des événements qui, pourtant, ont affecté les relations internationales, notamment l’annexion du Golan par Israël, qui suscita de vives réactions non seulement dans le monde arabe, mais aussi chez les amis de l’État hébreu, et qui pourrait remettre en cause la composition de la « force de paix » chargée d’assurer la sécurité dans le Sinaï lors de la restitution de celui-ci à l’Égypte.
La clôture de la session de l’ONU
La 36e session de l’Assemblée générale s’est achevée le 18 décembre dans l’indifférence. Elle ne promettait guère. Les sujets habituels étaient inscrits à son ordre du jour : la Namibie, l’apartheid, le Proche-Orient, l’Afghanistan, le Cambodge. Une fois de plus, l’Assemblée a demandé que l’indépendance de la Namibie devienne réalité, que l’Afrique du Sud mette fin à sa politique d’apartheid, qu’Israël entame des négociations sur le problème palestinien, que les Soviétiques évacuent l’Afghanistan. Deux événements ont dominé cette session : l’élection du nouveau secrétaire général et ce que certains ont considéré comme l’émergence d’un activisme chinois. Les difficultés présentées par la succession de M. Waldheim ont été une surprise. Bien que le troisième mandat brigué par le secrétaire général sortant ait été sans précédent, les États-Unis et l’URSS étaient d’accord. Mais les pays du Tiers-Monde ont fait comprendre qu’ils souhaitaient voir l’un des leurs accéder à la fonction, et la Chine mit 16 fois son veto à M. Waldheim. Lorsqu’il devint évident que Pékin ne renoncerait pas à sa campagne en faveur de M. Salim, ministre des Affaires étrangères de Tanzanie, les Occidentaux et les Soviétiques durent chercher un candidat de compromis.
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