Défense en France - Le retour des forces françaises au Liban - Dans l'attente d'une nouvelle armée et de nouvelles modalités du service national
En ce début d’automne où cette chronique est rédigée, les événements majeurs concernant la défense sont, pour l’essentiel, le retour à Beyrouth d’un détachement français de la Force multinationale et la reprise des travaux d’un Parlement qui va devoir examiner, entre autres, le budget de la Défense pour 1983.
Pour revenir au Liban, on s’est parfois étonné du départ trop rapide de la première force d’interposition et certains en ont fait grief à notre pays. Il est vrai que les propositions du gouvernement français concernant la mission de cette force n’ont pas été acceptées et que sa durée et sa finalité furent limitées à l’interposition entre Forces armées israéliennes et palestiniennes, afin de permettre le retrait de ces dernières. Qui eût pu penser alors qu’aussitôt après cette évacuation, le nouveau président du Liban serait assassiné avant même d’entrer en fonctions [NDLR : Bachir Gemayel le 14 septembre 1982], que les Forces armées israéliennes en tireraient prétexte pour reprendre la canonnade, occuper Beyrouth-Ouest et y laisser commettre dans les camps palestiniens les atrocités que l’on sait [NDLR : à Sabra et à Chatila, perpétrés le 17 septembre par des éléments des Phalanges libanaises en représailles de l’assassinat]. Il est bien évident que, si le gouvernement de notre pays avait pu soupçonner la possibilité de tels crimes, il aurait donné l’ordre à nos forces de rester sur place et de protéger les populations.
La nouvelle Force multinationale aura pour charge de « contribuer au retour de la sécurité et au respect du droit des gens ». Tels sont les termes du président de la République lors de son allocution télévisée annonçant cette décision en même temps que les présidents américains et italien. M. Pierre Mauroy a précisé le lendemain, devant l’IHEDN (Institut des hautes études de défense nationale), que la France demeurait « disponible pour venir en aide au Liban et appuyer les forces armées de ce pays ». À l’Assemblée nationale, le même jour, il a affirmé que la France ne cesserait de « s’employer pour permettre au Liban de recouvrer sa souveraineté et son intégrité territoriale ». C’est là une promesse à laquelle adhère la quasi-totalité de nos concitoyens mais qui nous engage, et il faut par conséquent que, sur le plan militaire, nous soyons prêts à en assumer toutes les implications.
Il reste 80 % de l'article à lire