Afrique - Afrique du Sud : nouveau projet de réforme constitutionnelle - La banqueroute du Tiers-Monde menace l'Occident
Les difficultés que rencontre l’Organisation de l’unité africaine (OUA), l’appui discret mais conditionnel apporté par la diplomatie américaine à certains aspects de la politique de Pretoria qui permettraient peut-être de la faire sortir, de l’impasse, en Namibie notamment, ces circonstances favorables paraissent être mises à profit par le Premier ministre sud-africain pour lancer un projet de réformes constitutionnelles qui, malgré sa timidité, ne semble pas encore apprécié par la majorité de la communauté blanche et reste l’objet des discussions du gouvernement avec les métis et les Indiens. Ces différents plans de la vie africaine méritent d’être examinés successivement. Pour bien faire, il aurait fallu aussi analyser les raisons pour lesquelles, au Mozambique, au Zimbabwe et en Angola, les autorités font face à des tensions liées sans doute à une certaine accentuation des activités terroristes sur le territoire même de la République sud-africaine. Nous le ferons dans une chronique ultérieure.
La crise de l’OUA ne date pas de 1982. La partition de l’ancien Sahara espagnol entre le Maroc et la Mauritanie, le royaume chérifien tirant tout le bénéfice de l’opération, en provoquant les activités subversives du Front POLISARIO soutenu par l’Algérie à laquelle s’associa bientôt la Libye avait déjà élargi les failles que connaissait l’Organisation depuis sa création, failles qui avaient causé quelques difficultés lors des discussions provoquées par l’installation d’un pouvoir indépendant en Angola. La position marocaine sur le Sahara avait été combattue par une partie de la fraction « progressiste » de l’Organisation et n’a été défendue que par quelques États, les gouvernements, pour la plupart, conservant une prudente neutralité. L’affaire sahraouie fut renvoyée de commissions en comités de conciliation, des consultations dont il ne sortit rien de concret, sinon une augmentation des activités militaires à chaque nouvelle réunion de ces instances. Si le premier malaise, dû au Sahara occidental, fut occasionné par l’action d’un État « modéré », le second fut causé par une sorte de conspiration de certains pays « progressistes ».
En février 1982, ceux-ci obtinrent la signature de 26 gouvernements pour demander l’admission de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) au Conseil ordinaire des ministres des Affaires étrangères de l’OUA. La décision que dut alors prendre M. Kodjo, secrétaire général de l’Organisation, fut considérée comme une véritable provocation par le roi du Maroc ; de leur côté, plusieurs pays, estimant que l’initiative de l’opération revenait à la Libye parce qu’ils éprouvaient une réelle inquiétude devant l’agressivité désordonnée du colonel Kadhafi, s’associèrent à la protestation marocaine moins par hostilité à l’égard de la RASD que pour sanctionner le comportement général du président libyen. Celui-ci était depuis longtemps accusé de protéger les menées subversives de Guinée Bissau, de Gambie, du Sénégal, de Mauritanie, en Ouganda et au Tchad. L’Égypte et le Soudan étaient depuis longtemps ses adversaires déclarés. La session au sommet de l’OUA devant se réunir à Tripoli, et le chef de l’État invitant devant être élu, selon la tradition, président en exercice pour la durée des 12 mois succédant à la réunion, l’occasion de sanctionner une politique à la fois déstabilisante et équivoque était trop belle, et l’on s’y prépara en s’opposant à l’admission de la RASD à l’OUA, au nom des règlements en vigueur.
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